Le manque d’espace et de professeurs complique la tâche des Commission scolaire de Laval (CSDL) et Commission Scolaire Sir-Wilfrid-Laurier (CSSWL) dans la mise en place des 220 classes de maternelle 4 ans prévue par le gouvernement à l’échelle de la province dès la rentrée 2019.
«Il faut avoir l’espace, sinon où allons-nous mettre les enfants, déclare Paolo Galati, président de la CSSWL. Nous avons quelques places de libre, mais pas énormément.»
«S’il faut vraiment le faire, on va ajouter des préfabriqués et des maisons-classes, concède Louise Lortie, présidente la CSDL. Mais de l’argent se doit d’être débloqué [par le provincial].»
Cette dernière soutient que l’ajout de rallonges temporaires ne règle pas complètement le problème. «Un moment donné, tu finis par manquer de gymnase et de toilettes. En plus, tu empiètes sur la cour d’école.»
Long terme
L’objectif du gouvernement de François Legault est d’aller au bout de sa promesse, soit de compter 5000 classes d’ici 5 ans.
Pour la Commission scolaire de Laval, cela signifie 271 nouveaux locaux. «C’est l’équivalent de 13 écoles exclusivement dédiées à la maternelle 4 ans», fait valoir Louise Lortie.
Cette dernière n’est pas d’accord avec l’initiative globale, mentionnant que la CSDL a déjà de la difficulté à placer la masse actuelle d’élèves. «Il est mieux d’investir en complémentarité avec les Centres de la petite enfance», dit-elle.
Elle appuie tout de même l’idée pour ceux qui en ont réellement de besoin. «Ce n’est pas le cas de tous [les jeunes]», conclut-elle.
Du côté de la CSSWL, le président se dit ouvert à étendre le programme dans l’ensemble de ses établissements. «Nous devons intervenir tôt dans la vie des jeunes», complète Paolo Galati.
La commission scolaire anglophone compte déjà cinq maternelles 4 ans dont une à Laval. «Jusqu’à présent, ça connaît un grand succès, mentionne le président. Ça permet aux enfants de grandir [et apprendre] dans le même environnement. Ça leur donne confiance.»
Réorganisation
La Commission scolaire de Laval devra aussi faire face à un autre problème lors de la prochaine rentrée alors que l’Indice de milieu socio-économique (IMSE) du gouvernement du Québec a réajusté ses cotes faisant passer à huit le nombre d’école défavorisés dans la région. Cette année, la CSDL n’en compte que quatre.
Ce changement implique une diminution d’élèves par classe. «Nous allons devoir ajouter 500 place-élèves et environ 22 préfabriqués, ce qui veut dire 22 enseignants, ajoute Louise Lortie. Et ce ne sont pas de nouveaux élèves. Nous les avions déjà dans nos murs.»