Deux Lavalloises sont lauréates du certificat d’honneur pour le Prix du Premier ministre pour l’excellence en éducation de la petite enfance.
Depuis 2002, ce prix récompense les éducateurs de la petite enfance qui se démarquent par leur travail auprès des enfants.
Cette année, les Lavalloises Sabina Rossi et Alfonza Di Pascale font partie des quatre éducatrices du centre de la petite enfance McGill à avoir reçu le certificat d’honneur. Le certificat d’excellence est la plus haute distinction pour une éducatrice au Canada.
Travailler avec passion
Depuis 25 ans, Sabina Rossi l’éducatrice de Duvernay travaille «avec passion pour les enfants». Elle s’occupe depuis plusieurs années des bambins de 2 ans et demi à 3 ans. «C’est un âge qui me donne à moi comme éducatrice beaucoup d’amour et de plaisir de les voir évoluer comme ça».
Pour Alfonza Di Pascale, éducatrice de Vimont, c’est plus de 36 ans passées à cette garderie. Avec sa collègue aussi lauréate, elle prend soin de la pouponnière, soit des bébés de 4 à 18 mois. Quand on lui demande si elle compte changer de groupe, elle dit toujours non, «c’est dans mon cœur d’être avec ces tout-petits».
Comme à la maison
Sabina Rossi a dû relire le message plusieurs fois avant de comprendre qu’elle avait vraiment gagné cet honneur. «Je n’en revenais pas. J’étais sur le choc au début». Elle s’est ensuite sentie ravie. «Que les parents m’aient sélectionnée, pour moi, c’est le plus bel honneur; qu’ils aient vu ça en moi».
Elle et sa collègue s’occupent du même groupe en tentant toujours de donner leur maximum. De plus: «Un de mes objectifs est de développer beaucoup de relations significatives avec les enfants et parents».
Le duo utilise une application sur laquelle il informe les parents de ce qui se passe dans la classe en ajoutant photos et vidéos, question de les rassurer. La classe est toujours ouverte pour les parents qui voudraient assister. «J’ai toujours offert un environnement qui ressemble à leur maison à l’extérieur de leur maison.»
Sabina Rossi met un point d’honneur à respecter chaque enfant et d’en prendre soin dans sa globalité. L’apprentissage de la propreté, le développement de l’indépendance est autant pris en compte que le discernement et l’expression des émotions.
Relation de confiance
Alfonza Di Pascale est honorée par le prix. «J’espère que c’est mérité», se demande-t-elle. Chaque jour, elle et sa collègue préparent leur classe. Elles adaptent lentement la routine des bébés à l’horaire de la classe.
Tous les jouets sont à portée et les éducatrices communiquent des notions stimulantes. Mme Di Pascale favorise le langage en leur parlant en français, anglais et italien.
Elles utilisent aussi l’application de partage avec les parents. «Les parents sont invités à passer du temps dans la classe avec nous comme une équipe pour construire une relation de confiance pour que l’enfant puisse s’adapter à cet environnement.»
Alfonza Di Pascale remarque un sentiment d’appartenance qui naît de ces relations avec des enfants qui se souviennent de leur passage dans la classe pour le reste de leur parcours dans la garderie.
La garderie McGill a «l’avantage d’avoir plus de bras et ressources, car elle se trouve directement sur le campus [de l’université]». Mme Di Pascale souligne que le ratio de 5 enfants pour une éducatrice au Québec est difficile. La garderie McGill a choisi d’ajouter une assistante par classe. De plus, des étudiants en sciences infirmières ou en enseignement peuvent aussi passer pour aider.
Tirer sa révérence
Mme Rossi âgée de 53 et Mme Di Pasquale de 55 ans, les deux femmes arrivent à la fin de leur carrière. «Je suis rendue à une période de ma vie où physiquement, c’est beaucoup. Les petits bobos commencent à venir. Je me suis toujours dit que j’allais finir ma carrière comme éducatrice avec la tête haute en me sentant bien», explique Sabina Rossi.
Elle souligne que le travail est très physique et tout autant drainant psychologiquement.
«Être honorée de cette façon si près de ma retraite, c’est un réel accomplissement», affirme pour sa part Alfonza Di Pasquale.
Pour les deux, la retraite du milieu sera difficile. «Ça va me manquer, mais je sais que j’ai donné tout ce que j’avais à donner», avoue Sabina Rossi.
Les deux comptent garder contact avec le monde de l’éducation en faisant du bénévolat.