Malgré le risque de sanction qu’elles encourraient, la loi sur les services essentiels étant particulièrement sévère en pareille matière, les équipes de jour et de nuit ont décidé de repousser leur quart de travail de quelque deux heures et demie le 27 janvier. Le lendemain matin, dimanche, les infirmières attendues à 8h rentraient au boulot avec une quarantaine de minutes de retard.
«C’était pour elles une façon de dire « On n’en peut plus » et de se faire entendre», commentait le 29 janvier la présidente du Syndicat des infirmières, inhalothérapeutes et infirmières auxiliaires de Laval (SIIIAL), Isabelle Dumaine, en entrevue au Courrier Laval.
Épuisement
Cette «initiative personnelle» témoigne d’un «ras-le-bol général, mais aussi d’un épuisement» chez ses membres, expliquait Mme Dumaine.
Celle-ci déplore que les équipes doivent composer avec en moyenne deux ressources en moins. Une situation qui perdure depuis près de deux mois, mentionne-t-elle.
«J’ai contacté la direction début décembre et je leur ai dit: « Attention! Prévoyez quelque chose sinon les gens vont s’épuiser. Oui, oui, oui, on va trouver une solution, m’a-t-on dit, mais il n’y a rien qui bouge.»
Période critique
La situation se serait sérieusement dégradée dans la nuit de samedi à dimanche, alors qu’«il manquait huit ressources», poursuit la présidente syndicale, tout en rappelant que janvier coïncide avec des périodes de débordements à l’urgence en raison notamment de cas d’influenza.
«Vous savez que l’urgence est conçue pour avoir 49 patients sur civière! Hier soir [dimanche], il y en avait 75! d’en rajouter Mme Dumaine, signalant que le temps supplémentaire obligatoire ne suffit pas à la tâche. En période de surachalandage, on n’arrive pas.»
Le 29 janvier au matin, le site du Ministère chiffrait à 153 % le taux d’occupation de l’urgence à l’Hôpital de la Cité-de-la-Santé avec 28 patients sur civière depuis plus de 24 heures, dont 4 depuis plus de 48 heures.
Conditions de travail
Un autre grief de la présidente du SIIIAL à l’endroit de la direction du Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de Laval touche les conditions de travail.
«Les conditions sont tellement mauvaises à la Cité-de-la-Santé que les gens vont ailleurs, critique-t-elle en soulignant des postes de deux jours/semaine ou encore sur deux quarts de travail. Nous, on répète à l’Employeur d’offrir des postes à temps complet et sur un seul quart de travail […] Il n’attire pas les infirmières et celles qu’il attire, elles repartent.»
Quant à la récente sortie publique du ministre de la Santé, Gaétan Barrette, qui saluait la performance du CISSS de Laval, notamment en matière d’efficacité à l’urgence, la présidente syndicale l’a qualifiée de «poudre aux yeux». «Tout le monde est épuisé. Non, ça ne roule pas rondement à la Cité de la Santé.»
Le CISSS réagit
En réplique au Syndicat, le CISSS de Laval fait valoir que depuis deux mois, en fonction de l’achalandage anticipé durant la période hivernale, deux infirmières ont été ajoutées par quart de travail.
«Malgré les efforts constants pour combler les besoins de main-d’œuvre (temps supplémentaire, liste de rappel, agences privées), il arrive parfois que nous ne pouvons pas combler tous les besoins du personnel», pouvait-on lire dans un courriel reçu peu de temps avant de mettre sous presse.
«Nous avons également procédé à l’ouverture de nouveaux lits de débordement afin de réduire le nombre de patients à l’urgence», indique la direction du CISSS, qui affirme que «les moyens de pression n’ont pas eu d’influence sur le temps d’attente», lequel est plutôt influencé par «le niveau de gravité clinique des usagers qui viennent consulter à l’urgence».
Malgré le risque de sanction qu’elles encourraient, la loi sur les services essentiels étant particulièrement sévère en pareille matière, les équipes de jour et de nuit ont décidé de repousser leur quart de travail de quelque deux heures et demie le 27 janvier. Le lendemain matin, dimanche, les infirmières attendues à 8h rentraient au boulot avec une quarantaine de minutes de retard.
«C’était pour elles une façon de dire « On n’en peut plus » et de se faire entendre», commentait le 29 janvier la présidente du Syndicat des infirmières, inhalothérapeutes et infirmières auxiliaires de Laval (SIIIAL), Isabelle Dumaine, en entrevue au Courrier Laval.
Épuisement
Cette «initiative personnelle» témoigne d’un «ras-le-bol général, mais aussi d’un épuisement» chez ses membres, expliquait Mme Dumaine.
Celle-ci déplore que les équipes doivent composer avec en moyenne deux ressources en moins. Une situation qui perdure depuis près de deux mois, mentionne-t-elle.
«J’ai contacté la direction début décembre et je leur ai dit: « Attention! Prévoyez quelque chose sinon les gens vont s’épuiser. Oui, oui, oui, on va trouver une solution, m’a-t-on dit, mais il n’y a rien qui bouge.»
Période critique
La situation se serait sérieusement dégradée dans la nuit de samedi à dimanche, alors qu’«il manquait huit ressources», poursuit la présidente syndicale, tout en rappelant que janvier coïncide avec des périodes de débordements à l’urgence en raison notamment de cas d’influenza.
«Vous savez que l’urgence est conçue pour avoir 49 patients sur civière! Hier soir [dimanche], il y en avait 75! d’en rajouter Mme Dumaine, signalant que le temps supplémentaire obligatoire ne suffit pas à la tâche. En période de surachalandage, on n’arrive pas.»
Le 29 janvier au matin, le site du Ministère chiffrait à 153 % le taux d’occupation de l’urgence à l’Hôpital de la Cité-de-la-Santé avec 28 patients sur civière depuis plus de 24 heures, dont 4 depuis plus de 48 heures.
Conditions de travail
Un autre grief de la présidente du SIIIAL à l’endroit de la direction du Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de Laval touche les conditions de travail.
«Les conditions sont tellement mauvaises à la Cité-de-la-Santé que les gens vont ailleurs, critique-t-elle en soulignant des postes de deux jours/semaine ou encore sur deux quarts de travail. Nous, on répète à l’Employeur d’offrir des postes à temps complet et sur un seul quart de travail […] Il n’attire pas les infirmières et celles qu’il attire, elles repartent.»
Quant à la récente sortie publique du ministre de la Santé, Gaétan Barrette, qui saluait la performance du CISSS de Laval, notamment en matière d’efficacité à l’urgence, la présidente syndicale l’a qualifiée de «poudre aux yeux». «Tout le monde est épuisé. Non, ça ne roule pas rondement à la Cité de la Santé.»
Le CISSS réagit
En réplique au Syndicat, le CISSS de Laval fait valoir que depuis deux mois, en fonction de l’achalandage anticipé durant la période hivernale, deux infirmières ont été ajoutées par quart de travail.
«Malgré les efforts constants pour combler les besoins de main-d’œuvre (temps supplémentaire, liste de rappel, agences privées), il arrive parfois que nous ne pouvons pas combler tous les besoins du personnel», pouvait-on lire dans un courriel reçu peu de temps avant de mettre sous presse.
«Nous avons également procédé à l’ouverture de nouveaux lits de débordement afin de réduire le nombre de patients à l’urgence», indique la direction du CISSS, qui affirme que «les moyens de pression n’ont pas eu d’influence sur le temps d’attente», lequel est plutôt influencé par «le niveau de gravité clinique des usagers qui viennent consulter à l’urgence».