Trois projets lavallois ont été retenus dans le cadre de la mesure Amélioration des cours d’école du ministère de l’Éducation pour l’année scolaire 2022-2023.
Or, le financement n’a été confirmé qu’à la mi-juin et le début des travaux n’est pas prévu avant l’été 2024.
D’un montant total de 253 733$, le financement octroyé par le ministère de l’Éducation pour l’année scolaire 2022-2023 permettra de bonifier trois cours d’école de Laval-des-Rapides.
Les établissements scolaires chanceux sont les écoles Léon-Guilbault (édifice 1), Simon-Vanier et Perséides (pavillon Saint-Gilles).
Délais
Les demandes de subvention ont été envoyées à l’automne 2022 et le financement n’a été confirmé qu’à la mi-juin au Centre de services scolaires de Laval (CSSL), alors que l’année scolaire concernée tirait à sa fin.
Selon le ministère de l’Éducation, «il est de coutume de faire les annonces des sommes octroyées et des projets retenus pour cette mesure au mois de juin (trois dernières années) ou de mai (2018-2019 et 2019-2020).»
La mesure a évolué récemment, mais les délais demeurent inchangés. Par exemple, l’aide financière maximale allouée est passée de 50 000$ à 100 000$ en 2022-2023. Le ministère affirme toujours être en révision de la mesure, sans confirmer que les dates qui y sont associées seront modifiées.
Le CSSL avance quant à lui que «même si le financement est octroyé pour l’année scolaire 2022-2023, la réalisation du projet est effectuée dans l’année scolaire suivante. […] Lorsque c’est possible, nous privilégions la réalisation de ce type de travaux pendant l’été, alors qu’il n’y a pas d’école.»
Ainsi, chaque projet d’amélioration de cour d’école ne voit le jour que plus de deux ans après la demande initiale.
Laborieuses démarches
Avant même d’envoyer la demande de financement, la direction, le conseil d’établissement et les parents de chaque école doivent se mobiliser pour améliorer la cour d’école.
«Je trouve ça vraiment dommage que ce soit les conseils d’établissements qui aient besoin de se mobiliser pour que ça avance, déclare Richard Vaillancourt, président du conseil d’établissement de l’école Léon-Guilbault depuis quatre ans. Ça devrait être normal d’avoir des cours qui ont de l’allure. C’est désuet et c’est comme ça dans plusieurs écoles au Québec. C’est vraiment dommage que ce ne soit pas les ministères ou les centres de services qui prennent ça en charge et qui vont de l’avant avec ça naturellement. Si les conseils d’établissements ne disaient rien, ils auraient encore ces cours pendant 10 ans, pendant que ça se détériore encore plus.»
À l’école Léon-Guilbault, le conseil d’établissement a constaté l’enjeu, organisé plusieurs campagnes de financement pour tenter de le résoudre avant de réaliser que les fonds n’étaient pas suffisants pour répondre aux besoins.
Ce sont les parents qui ont trouvé une piste de solution en constatant que certaines écoles de la région avaient obtenu du financement améliorer l’aménagement extérieur.
Quand le conseil d’établissement a soulevé son intérêt envers la mesure ministérielle, le CSSL lui a octroyé une ressource afin de l’accompagner dans le processus de demande.
Depuis l’envoi de ladite demande en septembre 2022, le conseil n’a eu aucune nouvelle. En date du 9 août, le président n’était pas informé que le projet avait été accepté et le financement octroyé.
Est-ce suffisant?
La vue est désolante dans les trois cours d’école de Laval-des-Rapides. Asphaltées en quasi-totalité, les cours sont sales, abîmées et les équipements sportifs souvent brisés.
Compte-tenu de l’inflation et l’envergure des travaux d’amélioration, est-ce que le financement sera suffisant pour offrir un environnement de qualité aux enfants lavallois? Richard Vaillancourt en doute.
«86 000$, même en ajoutant les quelques milliers qu’on a en plus, ça reste peu pour faire des travaux d’aménagement paysager, soutient le président. En milieu résidentiel, ça peut coûter 30 000$ à 40 000$, donc imaginez l’asphalte d’une école, verdir, ajouter un module d’hébertisme… Sérieusement, je ne sais pas trop ce qu’on va pouvoir faire avec ça.»
«Il y a beaucoup de travail à faire pour nos écoles, indique Christopher Skeete, député de Sainte-Rose et ministre responsable de la région de Laval. Malgré le rehaussement majeur de nos investissements, les effets du sous-financement des gouvernements précédents se font encore sentir. Le bien-être des élèves et celui du personnel scolaire lavallois et de partout au Québec est notre priorité. Nous allons continuer à investir des sommes records pour la rénovation, l’agrandissement et la construction de nouvelles écoles.»