La 15e édition de la Semaine québécoise des popotes roulantes se déroule du 15 au 22 mars. Pour l’occasion, l’Association des popotes roulantes de Laval (APRL) poursuit son bon travail en desservant les 1766 utilisateurs de son service offert sur l’ensemble du territoire de l’île Jésus.
L’APRL, qui regroupe huit popotes roulantes, a été fondée en 1995. «Celle-ci a été fondée dans le souci de mieux partager le territoire, note Agnës Charland-Sinotte, directrice générale de l’Association. On s’assure que chaque popote s’occupe d’un secteur pour bien desservir la clientèle, trouver des bénévoles et de nouvelles sources de financement.»
L’objectif était aussi d’uniformiser le service. «Grâce à l’APRL, nous avons un prix unique et les références des intervenants du domaine de la santé sont mieux redistribuées parmi les popotes membres», poursuit Mme Charland-Sinotte.
On compte trois popotes dites artisanales: Saint-Ferdinand (Fabreville), Saint-Noël-Chabanel (Saint-François) et Sainte-Rose (Sainte-Rose). Celles-ci représentent l’image traditionnelle des popotes, soit des organisations bénévoles totalement concentrées sur la livraison de repas chauds.
Elles ne sont toutefois pas en service tous les jours de la semaine, ce qui fait en sorte que d’autres popotes oeuvrent sur leur territoire pour assurer que celui-ci soit desservi en tout temps.
Les cinq autres membres de l’Association sont des organismes communautaires offrant d’autres services aux citoyens: Bonjour Aujourd’hui et Après (Duvernay, Saint-François et Saint-Vincent-de-Paul), Centre d’entraide du Marigot (Laval-des-Rapides et Pont-Viau), Centre SCAMA (Chomedey), Groupe d’entraide La Rosée (Laval-Ouest et Sainte-Dorothée) et SBEVA (Auteuil, Sainte-Rose et Vimont).
SERVICE OFFERT
Les popotes roulantes offrent un service de repas chauds livrés à domicile du lundi au vendredi, entre 10h45 et 12h45. Celui-ci vise les personnes de 65 ans et plus, ainsi que tous les citoyens lavallois en perte d’autonomie temporaire ou permanente.
«Une personne qui peut difficilement se faire à manger peut utiliser le service, explique la directrice générale de l’APRL. Je pense notamment à quelqu’un qui a vécu accident de travail, vit un moment de grande détresse, une dépression ou avec une déficience intellectuelle. Toutes les raisons sont bonnes pour obtenir le service.»
Le menu varié des popotes est apprécié des utilisateurs. «Nous n’avons pas de repas diète, mais nos plats sont plus équilibrés que ce qu’on pourrait retrouver sur le marché, et ce, à une petite somme», poursuit-elle.
Le coût de chaque repas est de 6,25 $. Il est aussi possible de se procurer des mets congelés qui peuvent être conservés pour le souper, les fins de semaine ou lors des arrêts de service en raison de conditions exceptionnelles.
Mme Charland-Sinotte note également que ceux-ci sont élaborés en collaboration avec deux diététistes-nutritionnistes de la direction de santé publique du Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de Laval, soit Geneviève Côté et Chantal Archambault.
Parmi les mets proposés, mentionnons une cuisse de poulet sauce BBQ accompagnée de pommes de terre sautées et de légumes, ainsi qu’une soupe aux légumes en entrée et un gâteau aux fruits pour le dessert.
S’INSCRIRE
Plusieurs options s’offrent aux citoyens qui souhaitent s’inscrire au service offert par les popotes roulantes lavalloises. La plus simple demeure d’en parler avec un intervenant du domaine de la santé. Celui-ci fera ensuite le suivi auprès de l’APRL.
«De cette façon, une évaluation sera faite pour déterminer le service le mieux adapté à la condition de cette personne, ajoute la directrice générale. Parfois, on pense seulement à la popote, mais le spécialiste notera d’autres services à domicile pratiques pour elle.»
Celui-ci déterminera si la personne concernée peut bénéficier du service de façon temporaire ou permanente.
Il est aussi possible de contacter directement l’APRL pour faire la demande. L’Association assurera ensuite la transmission du dossier vers la popote selon le secteur où se trouve le client. Celle-ci recontactera ensuite le citoyen pour discuter des journées de service désirées et du mode de paiement.
«À Laval, nous n’avons pas de liste d’attente pour le service, explique fièrement Agnës Charland-Sinotte. Habituellement, cela prend moins d’une semaine pour recevoir son premier repas, une fois que les démarches sont entamées.»
BÉNÉVOLES
Par ailleurs, l’APRL est toujours à la recherche de citoyens qui souhaitent s’impliquer pour assurer la bonne tenue du service. Elle compte présentement sur 438 bénévoles.
«Ça peut sembler beaucoup, mais ce n’est toujours pas suffisant, souligne la directrice générale. Plusieurs d’entre eux sont présents à raison d’une fois par semaine. On estime qu’il nous manque encore une centaine de bénévoles annuellement.»
Le plus grand besoin se situe chez les chauffeurs et les baladeurs. Ceux-ci ont respectivement pour mission d’assurer la livraison et la remise du repas au client. Pour les chauffeurs, une voiture et un permis de conduire valide sont nécessaires. Certains frais sont remboursés pour l’utilisation du véhicule de transport.
L’Association des popotes roulantes de Laval recherche aussi des bénévoles pour combler des postes en cuisine. Les gens intéressés assureront la préparation et l’emballage des plats. Bien qu’important, ce poste est habituellement plus simple, car la cuisson et la formation du repas sont déjà assurées par les cuisiniers des différentes popotes.
Le dernier poste de bénévole offert touche la gestion de projet. En effet, il est possible de s’impliquer dans les activités de financement et le conseil d’administration de l’association communautaire.
EXPANSION
L’APRL souhaite profiter de la Semaine québécoise des popotes roulantes pour s’assurer de faire connaître son service au public.
Une campagne sera notamment organisée via les réseaux sociaux afin de diffuser diverses informations sur les popotes. «On veut que les gens nous connaissent, assure Agnës Charland-Sinotte. Beaucoup de personnes ne savent même pas qu’on existe, alors qu’on pourrait leur venir en aide.»
Elle cite comme exemple les proches aidants. «Parfois, les membres de la famille ne savent pas comment aider leurs aînés. Ils veulent bien faire, mais ils manquent de ressources. C’est à ce moment qu’on est une bonne solution d’intervention.»
Selon les statistiques de l’organisme, 42 000 aînés lavallois souffrent d’une incapacité ou difficulté à effectuer certaines activités quotidiennes. La courbe de données indique que ce chiffre devrait aller en augmentant au cours des prochaines années.
«Il s’agit d’un service qui vient avec un besoin, conclut la directrice générale de l’APRL. On ne vise pas un nombre d’utilisateurs en particulier, car notre objectif est de bien répondre à la demande des citoyens. On veut surtout que toutes les personnes qui pourraient être tentées par un tel service sachent qu’on est là pour leur faciliter la vie.»
Les membres de l’Association des popotes roulantes de Laval vous invitent à les suivre sur Facebook et à visiter leur site web au www.popoteroulantelaval.org pour obtenir tous les détails sur le service offert.