Le président du Syndicat de l’enseignement de la région de Laval (SERL), Guy Bellemare, affirme qu’il n’est pas contre ce cours, mais que le problème est le non-respect des étapes qui permettent son introduction.
«En modifiant la grille-matières, le ministre manque de respect à l’endroit du personnel enseignant et des élèves», lance-t-il d’entrée de jeu.
L’Association provinciale des enseignantes du Québec (APEQ-QPAT), la Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE-CSQ) et la Fédération autonome de l’enseignement (FAE), dont fait partie le SERL, estiment que rien ne justifie l’implantation de ce nouveau cours, en septembre prochain.
M. Bellemare affirme que l’aspect légal n’a pas été respecté. Selon lui, la procédure exige une consultation formelle des enseignants d’une durée de 45 jours, ce qui n’est pas le cas actuellement.
«Je n’ai jamais vu un cours devenir obligatoire pour tout le monde sans projet pilote, s’insurge M. Bellemare. C’est une décision unilatérale, sans consultation du ministre.
«On est déjà en train d’organiser la rentrée, et là, on nous arrive avec un nouveau cours comme celui-là. Nous n’avons pas reçu ni le matériel pédagogique adéquat ni la formation nécessaire pour s’approprier adéquatement les contenus d’un tel cours, et ce, afin de prodiguer un enseignement de qualité aux élèves», ajoute-t-il.
Pourquoi agir aussi rapidement?
«Pourquoi une telle urgence?» s’interroge le président du SERL. C’est précipité comme décision. Il faut s’asseoir et prendre le temps de faire cela correctement.»
M. Bellemare a fait valoir que ses membres devront déjà composer, en septembre, avec l’introduction des nouveaux cours d’histoire nationale pour les secondaires 3 et 4, faisant partie d’un projet pilote depuis maintenant trois ans.
Monde contemporain
Pour sa part, Julie Bossé, secrétaire du SERL, souligne que ce nouveau cours aura une incidence sur le cours Monde contemporain, offert au 5e secondaire depuis septembre 2009, qui traite d’environnement, de la population, de la richesse et des conflits dans le monde. «On devra retirer deux unités à ce cours obligatoire, déplore Mme Bossé. Les professeurs devront enseigner deux des cinq thèmes. Ce ne sera pas uniforme pour les élèves québécois.»
«Ce cours est actuel et pertinent. Il y aura une disparité dans l’enseignement», renchérit M. Bellemare.
Mme Bossé souhaite que la Commission scolaire de Laval (CSDL), qui n’a pas retourné nos appels, exerce de la pression sur le gouvernement.