Rappelons que le prix était gelé à 7 $ depuis 2004, et ce, jusqu’en octobre dernier.
Selon des documents destinés au Conseil des ministres et dont le média montréalais a pris connaissance, le gouvernement s’orienterait vers une modulation des tarifs des centres de la petite enfance (CPE), des garderies privées subventionnées et des services de garde en milieu familial en fonction des revenus des familles.
Ceci mettrait fin, sans aucune consultation des partenaires du milieu, à l’universalité des services de garde éducatifs à l’enfance. Ces mesures toucheraient particulièrement les familles de classe moyenne.
«Personne n’est autour de la table dans les discussions, s’indigne Louis Sénécal, président-directeur général de l’AQCPE. On n’est pas consultés. L’universalité, l’accessibilité, la qualité et le développement sont remis en question. Les Libéraux s’étaient engagés, avant les élections, à ne pas toucher à la tarification.»
Comme l’a rappelé l’AQCPE, les CPE ont participé à une hausse significative du PIB grâce à la présence massive de femmes sur le marché du travail.
Laval: «exemple de l’approche libérale»
Laval serait un parfait exemple de l’approche libérale en matière de services de garde, selon Jean-Pierre Germain, directeur général du CPE Youpi et vice-président du conseil d’administration de l’AQCPE.
«Entre 2011 et 2013, près de 2000 places en garderies privées ont été développées à Laval, souligne-t-il. Ce développement sans limites a fait en sorte qu’aujourd’hui, on retrouve ce type d’établissement dans des locaux de centres commerciaux mal adaptés et les services qui y sont offerts sont de moindre qualité. Le report jusqu’en 2021 de la création de nouvelles places ne fera qu’encourager ce développement désordonné et nuisible.»
Message aux électeurs
Le député de Terrebonne et porte-parole de l’opposition officielle en matière de famille, Mathieu Traversy, a tenu à passer un message clair à la population lavalloise, alors qu’il était de passage dans la circonscription de Francine Charbonneau, députée des Mille-Îles et ministre de la Famille, au CPE Force Vive.
«Je vous demanderais de faire entendre votre voix, particulièrement à Laval, car vous êtes les électeurs et électrices de Mme Charbonneau, a affirmé M. Traversy. Je vous dirais qu’elle a besoin de se faire rappeler à l’ordre. Sa responsabilité comme ministre, c’est de représenter les parents et les gens du réseau. Vous êtes laissés de côté. […] Vous allez devoir vous battre et vous avez deux choix: soit vous coucher ou vous lever debout.»
Il confirme qu’à l’Assemblée nationale, rien n’a été soulevé quant à la fin du tarif unique. «Des choses qui n’avaient jamais été discutées auparavant nous arrivent aujourd’hui comme un ballon dans le visage, ajoute le député de Terrebonne. La ministre Charbonneau ne nous parle pas et ne parle pas à l’AQCPE.»
Une pétition a été mise en ligne par le mouvement initié par l’AQCPE, dans le cadre de sa tournée pour mobiliser les parents quant à la sauvegarde de la politique familiale.
Rappelons qu’environ 70 M$ ont été coupés dans le dernier budget du ministère de la Famille.
Pour consulter la pétition: www.assnat.qc.ca/fr/exprimez-votre-opinion/petition/Petition-4833/index.html