À l’issue du Forum métropolitain sur les inondations par ruissellement urbain, le 11 octobre, les élus de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) ont sonné l’alarme et demandé au gouvernement du Québec d’adopter de toute urgence des mesures favorisant l’adaptation des villes et des résidences à la nouvelle réalité climatique.
Bien qu’elle reconnaisse la nécessite d’une mise à niveau des infrastructures municipales pour qu’elles puissent être en mesure de recevoir et gérer des quantités d’eau découlant d’événements météorologiques extrêmes, la CMM estime qu’il est plus judicieux de mettre en place d’autres mesures d’adaptation, à savoir :
- Bonifier les plans de mesures d’urgence existants et la capacité des Villes à les mettre en œuvre;
- Soutenir la rénovation des résidences pour les rendre plus résilientes et moins vulnérables aux risques de ruissellement urbain;
- Accroître l’indemnisation offerte aux propriétaires en ajustant le Programme général d’assistance financière lors de sinistres (PGAF) pour qu’il couvre les refoulements d’égout causés par le ruissellement urbain.
Pour la CMM, ces trois mesures doivent s’inscrire dans une vision gouvernementale de gestion des risques d’inondation qui doit être portée par le Plan de protection du territoire face aux inondations adopté en 2020. L’instance suprarégionale demande ainsi au gouvernement de mettre à jour ce plan immédiatement afin d’y inclure les inondations par ruissellement urbain.
Nouveau cadre réglementaire
Cette vision doit par ailleurs se traduire par la mise en place de programmes et mesures pour soutenir les Municipalités et les riverains, comme s’est engagé à le faire le ministre Benoit Charette le 11 juin dernier lors du lancement de la consultation publique en marge de la modernisation du cadre réglementaire sur les zones inondables, rappelle-t-on.
Comme elle le soulignait dans son mémoire du 30 septembre, la CMM soutient qu’un nouveau cadre est nécessaire et doit être adopté avant la crue printanière 2025.
Le hic, c’est que la proposition actuelle du gouvernement doit être modifiée pour respecter les différentes réalités du territoire métropolitain, rappelle la CMM, ajoutant qu’elle doit être également accompagnée d’outils permettant de faire face aux défis financiers de l’adaptation aux changements climatiques. À cet égard, la CMM invite le gouvernement à fournir des outils d’accompagnement et à consulter la population.
L’inaction n’est pas une option
«Devant les impacts de plus en plus grands et fréquents des inondations qui sont vécus par la population, l’inaction n’est pas une option, a déclaré par voie de communiqué la mairesse de Montréal et présidente de la Communauté métropolitaine de Montréal, Valérie Plante. L’adaptation est urgente et conséquemment, le gouvernement doit ajuster ses pratiques pour aider les Villes et la population à faire face à d’autres phénomènes extrêmes provoqués par les changements climatiques».
Le Forum métropolitain sur les inondations par ruissellement urbain s’est tenu neuf semaines jour pour jour après le passage de la tempête tropicale Debby, l’événement climatique le plus coûteux de l’histoire du Québec qui a touché plus de 50 municipalités, dont une vingtaine située sur le territoire de la CMM.
«Ces événements vont continuer de se multiplier et nous avons le devoir de nous préparer adéquatement. Les Villes adaptent déjà leur réseau souterrain et les surfaces, mais il est tout autant prioritaire pour le gouvernement d’améliorer les mesures d’accompagnement et les programmes d’aide. Le cadre réglementaire doit offrir davantage de souplesse pour concilier les objectifs de gestion du risque d’inondation avec les différentes réalités du territoire métropolitain et les besoins de la population», termine la mairesse Plante.
Vice-président du conseil de la CMM, le maire de Laval, Stéphane Boyer, est quant à lui revenu sur les 170 mm de pluie que Laval a reçus en douze heures le 9 août dernier, soit l’équivalent de presque 2 mois de précipitations. «Aucun réseau d’égout au Québec n’est conçu pour absorber une telle quantité de pluie», a-t-il fait valoir avant de préciser que « les Villes doivent gérer 60 % de toutes les infrastructures publiques, avec sept fois moins de revenus par habitant que le gouvernement du Québec». (S.ST-A./IJL)
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