Le conseil exécutif lavallois du Parti québécois dit joindre sa voix à celles qui se sont élevées au cours des dernières semaines pour dénoncer le projet immobilier prévu sur l’Île Gagnon.
La famille politique du maire Marc Demers soutient que son administration doit revoir la décision prise en 2017 de maintenir le statut d’affectation «urbain» pour l’île lors de l’adoption finale du schéma d’aménagement et de développement révisé (SADR).
Une île à protéger
On se rappellera que les deux premiers projets de schéma soumis à la consultation publique en 2016 et 2017 proposaient un statut de «protection» à cette île incluse dans le refuge faunique du Parc de la Rivière-des-Mille-Îles.
«Dès maintenant, la Ville doit réexaminer la situation afin d’accorder le statut d’affectation «protection» à l’île», déclare Robert Carrier, porte-parole du conseil régional du PQ qui regroupe les six circonscriptions lavalloises.
C’est la clé pour «en préserver de façon durable son environnement et d’en planifier un développement véritablement éco-responsable», poursuit l’ancien député bloquiste d’Alfred-Pellan.
Le Parti québécois craint que l’ambitieux projet d’en faire un centre de villégiature international ne «dénature à tout jamais» ce qu’il qualifie de «milieu terrestre et aquatique d’une grande valeur».
Dans un communiqué publié le 4 août, le PQ prend soin de préciser que s’il a «toujours favorisé l’essor économique de la région», cette croissance «ne doit toutefois pas être faite au détriment de l’un de ses atouts les plus prisés».
2e parti à se prononcer
Le Parti québécois devient la seconde formation politique représentée à l’Assemblée nationale à se prononcer sur les projets immobiliers ciblant l’île Gagnon et la porte d’entrée du village de Sainte-Rose.
Il y a un mois, Québec solidaire s’y opposait catégoriquement, jugeant «indécents» les projets de développement de l’île Gagnon et de la Place Sainte-Rose (IGSR).
Du côté du Parti libéral, le caucus régional présidé par le député Jean Rousselle doit rencontrer à la fin du mois d’août le promoteur François Duplantie, une rencontre virtuelle sollicitée par ce dernier.
Reste qu’aux yeux de Francine Charbonneau, députée de Mille-Îles et ex-ministre régionale de Laval, le projet de l’île Gagnon soulève «énormément de questions» et demeure «un gros, gros projet pour un milieu de vie qu’on veut plus vert, plus adéquat et plus protégé».
Au moment de mettre en ligne, nous étions toujours en attente d’un retour d’appel du député caquiste de Sainte-Rose, Christopher Skeete.
Sondage terminé
À ce jour, ni le maire Demers ni la conseillère municipale de Sainte-Rose et responsable de l’environnement au comité exécutif, Virginie Dufour, n’ont pris ouvertement position par rapport aux projets immobiliers IGSR, lesquels nécessiteraient des investissements de l’ordre de 800 M$ de la part du promoteur.
Lancé à la mi-juin, le sondage en ligne commandé par l’administration municipale pour en évaluer l’acceptabilité sociale a pris fin sur le coup de minuit le 31 juillet.
Impossible pour le moment de connaître le nombre de Lavallois qui y ont répondu. «Comme tout sondage, les données brutes doivent être traitées et analysées avant d’être présentées», a indiqué la porte-parole de la Ville, Anne-Marie Braconnier.
C’est à la lumière de ces résultats que le comité exécutif décidera si ces projets d’implantation seront intégrés ou pas à l’actuelle révision réglementaire qui s’opère en concordance avec le nouveau schéma d’aménagement.
Au dernier conseil municipal, le maire a mentionné que les résultats seraient rendus publics d’ici la fin de l’été.