Depuis l’hiver dernier, Philippe Côté parcourt à vélo les 14 kilomètres qui séparent son domicile et son lieu de travail.
Le résident de Sainte-Dorothée en avait assez du trafic lorsqu’il a décidé de troquer son gros véhicule utilitaire sport chauffé pour sa bicyclette, puis de pédaler pour se rendre à l’école où il enseigne dans Ville Saint-Laurent.
«Avec le vélo, il n’y a pas de bouchon, pas d’accident ou de camion en panne», explique le cycliste, ravi de la stabilité que ça lui apporte.
En plus de maintenir sa forme physique, cette habitude de vie lui permet de faire des économies considérables.
«J’ai sauvé environ 300 à 320$ par mois de mai à novembre et l’hiver 200$ par mois, car je vais en ski la fin de semaine», confie celui qui a parcouru 475 kilomètres de vélo durant le mois de novembre, et ce, seulement entre son travail et sa maison.
Toutefois, Philippe Côté a rapidement constaté que son vélo n’était pas adapté aux conditions hivernales.
«L’hiver, c’est dommageable pour un vélo», partage l’enseignant.
Cette année, afin d’affronter la neige, le verglas et les routes glacées, le Lavallois s’est procuré une deuxième bicyclette munie d’une seule vitesse et équipée d’un pneu à clou à l’avant et d’un pneu à crampon à l’arrière.
Selon des détaillants, le pneu à crampon offre une traction maximale lorsque la neige est molle et le pneu clouté est favorable aux «conditions glacées puisqu’ils offrent une adhérence ultime».
S’habiller adéquatement
Quand vient le temps de choisir sa tenue vestimentaire, Philippe Côté s’inspire grandement de son équipement de ski de fond, puisque les deux sports «produisent approximativement la même chaleur».
Pour les températures au-dessus de moins cinq, le Lavallois porte ses «combines», ainsi que des pantalons de type shorts doublés. Sous moins cinq degrés, il ajoute à son ensemble une salopette en membrane imperméable goretex.
«On priorise des vêtements chauds, mais hautement respirants, afin d’éviter qu’ils deviennent humides et donc gelés», conseille également les détaillants de vélo.
Avec le soleil qui se couche plus tôt, le cycliste apporte aussi une grande importance à sa visibilité.
«Ça prend de bonnes lumières, parce que les gens ne sont pas habitués de voir des cyclistes le soir et encore moins l’hiver», insiste-t-il.
C’est pourquoi, en plus de son ensemble de lumières, l’enseignant porte un dossard fluorescent sur son manteau.
«Je ne suis pas un arbre de Noël, mais presque», affirme-t-il en riant.
Facteur neige
Lorsqu’on annonce une tempête de neige, Philippe Côté prévoit un 10 minutes supplémentaires à ses déplacements.
Il regrette toutefois que le déneigement des pistes cyclables ne soit pas plus rapide.
Ray Khalil, conseiller municipal de Sainte-Dorothée, soutient toutefois qu’un réseau cyclable blanc est prévu par la Ville de Laval à moyen long terme.
«On ne veut pas le faire n’importe comment, donc on est en train d’évaluer quelles pistes sont les plus utilisées», partage-t-il.
D’ici là, Ray Khalil assure que les pistes cyclables en bordure de rues sont déneigées selon la même logique que le déneigement des rues.
«Pour nous, c’est important de déneiger ces pistes puisqu’elles sont multifonctionnelles et qu’il y a également les marcheurs qui en profitent», conclut le membre du comité exécutif responsable des dossiers de travaux publics.