Pour une seconde fois en autant de mois, les six élus du parti Action Laval ont pratiqué la politique de la chaise vide lors de la séance ajournée du conseil municipal du 6 novembre.
À 23h la veille, l’assemblée délibérante avait été ajournée au lendemain après que la proposition de Michel Poissant, chef du conseil d’Action Laval, à l’effet de poursuivre la séance eut été battue à 13 voix contre 7.
Bien que le quorum fixé à 12 élus ait été atteint le lendemain à l’ouverture de la séance sur le coup de 16h, celle-ci a été levée au bout d’à peine 45 secondes en raison de l’absence des élus à l’origine des deux derniers avis de proposition à débattre à l’ordre du jour, dont le conseiller de Parti Laval représentant l’opposition officielle, Claude Larochelle.
Son chef, Michel Trottier, a motivé son absence, précisant que le mercredi après-midi, M. Larochelle était en route vers la Vieille capitale, là où l’Union des municipalités du Québec (UMQ) tenait le lendemain un forum sur les inondations.
Déposés en octobre par MM. Poissant et Larochelle, les deux avis laissés en plan ont été reportés à la prochaine séance.
Pourquoi ajourner?
Le mois dernier, les élus municipaux présents à la séance ajournée au 2 octobre avaient mis huit minutes pour en épuiser l’ordre du jour.
Devant l’absence de ses six voisins à la table du conseil, Claude Larochelle avait ainsi questionné les élus du Mouvement lavallois – Équipe Marc Demers: «Pourquoi ne pas avoir prolongé de quelques minutes hier [1er octobre] le conseil ? Je pose la question aux élus qui ont voté contre.»
Membre du comité exécutif, Virginie Dufour avait alors fait valoir que «lorsqu’on prolonge après 23h, on ne prolonge pas pour une demi-heure […] et l’expérience a démontré que l’opposition, parfois, ça ne les dérange pas de se coucher tard».
Elle a aussi ajouté que tôt le lendemain matin d’un conseil, elle siégeait avec ses collègues au comité exécutif et qu’en ce sens, elle avait besoin de sommeil.
Le maire Marc Demers a renchéri en évoquant des échanges stériles de la veille, reprochant aux conseillers de l’opposition de faire obstruction au débat. «Si on élimine les pertes de temps, on a amplement le temps de passer à travers l’ordre du jour», a-t-il indiqué en faisant référence aux quatre heures réglementaires prévues à la séance du conseil municipal.
Opposition bâillonnée?
De son côté, le coleader d’Action Laval, David De Cotis, dénonce plutôt le «jeu politique» du parti au pouvoir qui consiste, dit-il, à «étirer» la période consacrée aux affaires nouvelles en début d’assemblée, ce qui a pour effet de réduire d’autant la période de questions des membres du conseil, laquelle est reléguée en toute fin de séance.
«Ils ont peur qu’on pose des questions», affirme l’ancien vice-président du comité exécutif, qualifiant d’«enfantillage» le fait d’ajourner à répétition les séances du conseil.
Si trois élus d’Action Laval avaient siégé à l’assemblée du conseil ajournée au 11 septembre, tous ont boycotté l’ajournement des séances d’octobre et novembre. « On ne veut pas embarquer là-dedans!», a terminé M. De Cotis.