À la veille d’entreprendre une nouvelle année, 9 propriétaires de PME québécoises sur 10 disent avoir toujours besoin d’aide des gouvernements.
Voilà ce que révèle un sondage de la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI) publié le 14 décembre.
Les dirigeants d’entreprises interrogés ciblent l’allègement réglementaire, l’amélioration de l’aide aux entreprises et la réduction du fardeau fiscal comme principales priorités sur lesquelles le gouvernement du Québec devra travailler.
Allègement réglementaire
La majorité des propriétaires de PME (61 %) demande au gouvernement du Québec de fournir des efforts supplémentaires pour réduire la paperasserie et près de la moitié (48 %) souhaite que de telles actions soient menées pour faciliter l’accès aux mesures d’aide qui leur sont dédiées.
«Réduire la paperasserie, ça veut dire leur offrir du temps, une denrée rare», explique par voie de communiqué le vice-président Québec à la FCEI, François Vincent. Celui-ci rappelle que depuis le printemps, les entrepreneurs mettent les bouchées doubles pour passer à travers la crise. Selon le coup de sonde, ils sont près de 40 % à travailler beaucoup plus d’heures qu’avant.
Ce temps leur permettrait «de se concentrer sur leurs priorités, qu’elles soient liées à la présente crise, au quotidien de l’entreprise, au développement des affaires, à la gestion du personnel ou encore à la planification des étapes à venir, poursuit M. Vincent. L’allègement réglementaire représente un chantier névralgique pour la reprise économique et il se fait sans coût pour le gouvernement du Québec.»
Pour étayer son point, la FCEI mentionne que le coût total de la réglementation au Québec est évalué à 6,9 milliards de dollars annuellement et que celui-ci est près de cinq fois plus lourd à porter pour les entreprises de moins de cinq employés que pour les entreprises de plus de 100 employés.
Davantage de subventions
Selon les données recueillies par la FCEI, six PME sur dix (60 %) demandent au gouvernement du Québec de miser sur des programmes de soutien offrant des subventions plutôt que des prêts.
Également, plus de la moitié (52 %) de leurs dirigeants souhaitent que le gouvernement s’engage à maintenir des programmes d’aide tant qu’on en aura pas terminé avec cette crise.
«Nous en sommes au 9e mois de la crise et nous sommes loin d’en être sortis, soutient François Vincent. Les mois à venir seront encore difficiles. Les dettes pour faire face à cette crise se sont accumulées, les dépenses sont toujours présentes, mais les revenus ne sont pas au rendez-vous. Améliorer l’aide et offrir des subventions plutôt que des prêts, c’est plus que nécessaire.»
La Fédération réitère sa demande au gouvernement d’élargir l’accès à l’Aide aux entreprises en régions en alerte maximale (AERAM) à d’autres secteurs non visés par les restrictions en zone rouge, cette aide prenant la forme d’un pardon de prêt.
Fardeau fiscal
Par ailleurs, une majorité de propriétaires de PME québécoises (57 %) recommande au gouvernement d’imposer toutes les petites entreprises au même taux réduit, alors que 39 % réclament une réduction des taxes sur la masse salariale.
À cet égard, la FCEI met en garde Québec contre d’éventuelles hausses de charges qui pourraient faire très mal aux PME, dit-elle. La Fédération rappelle d’ailleurs que le Québec est la seule province qui bloque toujours l’accès au taux réduit d’impôt pour celles œuvrant dans les secteurs des services et de la construction.
«Il faut arrêter de fermer les yeux sur la lourdeur du fardeau fiscal pour les petites entreprises du Québec. N’attendons pas qu’il soit trop tard», termine François Vincent.
Le sondage en ligne a rejoint 991 membres de la FCEI du Québec.
Vous pouvez consulter ici les résultats de ce coup de sonde effectué entre le 20 novembre et le 11 décembre.