Les Centres d’hébergement et de soins de longue durée (CHSLD) de Laval et les résidences du territoire peinent toujours à soigner leur clientèle à cause du manque du personnel, avance un syndicat et du personnel médical sur le territoire.
Déjà criante dans les CHSLD, cette réalité frapperait aussi les résidences privées pour aînées de l’île Jésus.
Quatre CHSLD et quatre résidences privées pour personnes aînés à Laval ont un besoin urgent du personnel, selon les gens du milieu de la santé rejoints par le Courrier Laval.
Plus précisément, il manquerait 19 préposés aux bénéficiaires (PAB) de soir au CHSLD Sainte-Dorothée, ainsi que 3 autres à La Pinière et à Idola-Saint-Jean.
Également, les CHSLD La Pinière et Idola-Saint-Jean auraient besoin de deux à trois infirmières de soir supplémentaires.
«On a reçu des courriels, parce qu’en ce moment, quatre résidences privées pour personnes aînées Laval manqueraient aussi des infirmières et préposés, explique Marjolaine Aubé, présidente du Syndicat des travailleuses et travailleurs du Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de Laval. Les Villa Val des Arbres, Résidence Gingras, Villa des Roseaux et Résidence du Bonheur nous demandent de l’aide alors qu’il est déjà difficile pour nous de combler les postes en CHSLD.»
CHSLD La Pinière
«On a accès au matériel nécessaire au CHSLD La Pinière, mais le manque d’employés sur certains quarts de travail rend la tâche difficile, affirme une infirmière du CHSLD La Pinière, qui désire garder l’anonymat. La misère humaine était visible dans cet établissement. J’ai vu des résidents en soins de fin de vie ou encore en soins palliatifs qui étaient mal soulagés par manque de temps du personnel soignant. Il y avait aussi des culottes souillées et presque sèches par manque de préposés aux bénéficiaires.»
Le Syndicat des travailleuses et travailleurs du CISSS de Laval confirme qu’il y a une communication déficiente à l’intérieur de cet établissement situé rue Saint-Joseph, dans Saint-Vincent-de-Paul.
En bout de ligne, il serait difficile d’avoir des employés en quantité suffisante pour rendre tous les ratios de travail sécuritaires et pouvoir ainsi donner des soins adéquats aux résidents.
«On communique à chaque fois avec la direction de l’établissement et ses gens des ressources humaines pour essayer de mieux gérer le tout et donner les soins adéquats, mais on ne comprend toujours pas pourquoi l’information ne se rend pas bien jusqu’aux chefs sur le plancher», commente Marjolaine Aubé.
Ressources mal gérées?
Pour sa part, l’infirmière travaillant au CHSLD La Pinière soutient que les ressources sont y mal gérées.
«Parfois, il y a trop de monde le jour, mais on tombe à moins de cinq employés pour le quart de soir ou vice-versa, explique-t-elle. Personne ne prend la peine de changer son équipement de protection entre les patients testés positifs au coronavirus et ceux sans symptômes à part quelques exceptions.»
Également, le syndicat revendique l’arrêt des déplacements entre étages et établissements, afin de limiter la propagation du virus.
«Le personnel continue à se déplacer d’un étage à l’autre et les cas se multiplient, poursuit l’infirmière. L’arrêt ministériel permet de changer les gens de plage horaire pour avoir suffisamment d’employés à chaque quart de travail. Cependant, ces changements ne sont pas suffisants.»
Rappelons que le Centre d’hébergement La Pinière maintient son nombre de décès à 14, non sans avoir connu une augmentation de 37 personnes testées positives à la COVID-19.
Personnel avec symptômes sur place
«Présentement, il y a du personnel infecté dans presque tous les établissements du CISSS de Laval, ainsi qu’au Centre jeunesse et à Info-Santé Laval, souligne Marjolaine Aubé. Il y a seulement le CHSLD Sainte-Rose et la résidence Louise-Vachon qui n’enregistrent pas des cas déclarés positifs jusqu’à maintenant.»
Selon le syndicat, cette situation est attribuable aux nombreux employés qu’on a obligé à rentrer travailler bien qu’ils présentent des symptômes de COVID-19.
«Il avait un manque de personnel avant la pandémie dans le secteur de la santé et en plus, le manque d’équipements à certains endroits n’a pas aidé, continue-t-elle. On revendique le dépistage complet du personnel et l’usage du matériel de protection en tout temps.»
CHSLD non testés
Le tests ont commencé la semaine dernière aux CHSLD Sainte-Dorothée et La Pinière. Cependant, «le CISSS de Laval n’a pas poursuivi ses tests à ldola-Saint-Jean alors que les cas commencent à se multiplier à cet endroit.»
Personnel sous-payé
Le Syndicat des travailleuses et travailleurs du CISSS de Laval représente principalement les employés de 2 et 3 ème catégorie. Cela inclut les PAB, le personnel de cuisine, les préposés à l’entretien et le personnel du bureau.
«On a toujours été les sous-payés du réseau de la Santé, déplore-t-elle. Nos salaires n’ont pas beaucoup augmenté ces dernières années. Le salaire des PAB est présentement à 20,55 $ en bas de l’échelle et les augmentations se font toujours en pourcentage. Ça explique pourquoi nos salaires n’augmentent pas beaucoup.»
Une liste des employés testés positifs et une mise à jour des cas confirmés a été demandée par le Syndicat.
En date du mardi 14 avril, aucune liste des employés infectés n’a été envoyée par le CISSS de Laval.