Les partis d’opposition représentés au conseil municipal ont fustigé l’administration Demers à qui ils reprochent de ne pas avoir gelé le compte de taxes des contribuables lavallois en 2020.
Chef de l’opposition officielle, Michel Trottier accuse le maire Marc Demers de tromper les Lavallois en affirmant avoir maintenu cinq fois au cours des six dernières années la hausse fiscale en deçà du taux d’inflation.
«Entre 2015 et 2019, l’inflation cumulative réelle a totalisé 6,4 %, alors que les Lavallois ont subi des hausses de 9,7 %», explique tableau à l’appui M. Trottier, nouvellement élu conseiller municipal dans Marc-Aurèle-Fortin.
Cet écart de 3,3 points de pourcentage représente une ponction fiscale foncière injustifiée de plus de 25 M$, estime-t-il, ajoutant que la Ville aurait normalement dû apporter un ajustement les années suivantes pour tenir compte du taux réel d’inflation par rapport au taux projeté.
«Le jour où on aura redonné aux contribuables les 25 M$ perçus en trop ces 5 dernières années, on pourra recommencer à taxer les Lavallois», soutient le chef de Parti Laval.
Quant à la hausse de 1,4 % du compte de taxes moyen en 2020, M. Trottier ne manque pas de signaler qu’elle se chiffrera plutôt à 1,6 % pour 60 % des propriétaires lavallois, à savoir ceux qui possèdent une résidence unifamiliale à l’opposé des copropriétaires d’immeubles à condo qui, eux, profiteraient pour la majorité d’une légère baisse ou d’un gel de taxes.
Action Laval
Du côté d’Action Laval, qui proposait un gel de taxes pour les deux prochaines années, la seconde opposition juge injustifiable cette hausse, mentionnant au passage des surplus de 42 M$ réalisés en 2018 et la récupération ces trois dernières années de quelque 50 M$ de l’argent public auprès de corrupteurs et corrompus dont l’ex-maire Gilles Vaillancourt.
«Le maire fait preuve d’un grave manque de considération à l’égard des contribuables lavallois, déclare le coleader du parti et ex-vice-président du comité exécutif de la Ville, David De Cotis. J’aimerais lui rappeler que ces surplus et l’argent récupéré de la corruption n’appartiennent non pas à lui, mais aux citoyens.»
Dans le même communiqué publié quelques heures suivant le dépôt du budget, le chef du conseil d’Action Laval, Michel Poissant, souligne que «les Lavallois sont surtaxés» et que «M. Demers et ses troupes ont choisi d’ignorer la population qu’ils sont supposés servir».
Aux yeux de MM. Poissant et De Cotis, la nouvelle hausse fiscale est d’autant plus «inacceptable» que «les réserves et surplus dont dispose la Ville dépasseraient le demi-milliard de dollars», terminent-ils.