La Ville de Laval a dévoilé la lettre-mémoire déposée par le maire Marc Demers devant la Commission de l’agriculture, des pêcheries, de l’énergie et des ressources naturelles qui tiendra ses consultations les 23, 24, 25 et 26 septembre.
Dans cette lettre du 24 juillet 2019, le maire salue l’initiative gouvernementale visant à mieux protéger la santé de la population et de l’environnement par une restriction en milieu agricole, sur les golfs, à proximité des écoles et des centres de la petite enfance, ainsi que près des cours d’eau.
Le titre complet du mandat de la Commission, qui ne ménage pas les mots, se lit ainsi: Mandat d’initiative – Examiner les impacts des pesticides sur la santé publique et l’environnement, ainsi que les pratiques de remplacement innovantes disponibles et à venir dans les secteurs de l’agriculture et de l’alimentation, et ce en reconnaissance de la compétitivité du secteur agroalimentaire québécois.
Le maire exprime plusieurs inquiétudes, par exemple le manque de surveillance sur les terrains résidentiels; l’existence d’exceptions permettant ces épandages; les pratiques d’épandage différentes d’une ville à l’autre, compliquant l’encadrement; le faible contrôle touchant les produits nocifs en vente libre.
En conséquence, la Ville formule quatre demandes à la Commission, en vue d’une future réglementation gouvernementale: 1. interdire tous pesticides destinés à un usage esthétique; 2. resserrer le suivi de l’usage de pesticides en cas de situation d’urgence (infestation); 3. renforcer les exigences concernant les distances d’éloignement et les zones tampons lors de l’épandage de pesticides; 4. encadrer plus strictement l’utilisation de pesticide en milieu urbain.
Pistes de solutions
Dans sa lettre, le maire Demers propose des pistes de solution à la Commission: assigner des inspecteurs en milieu urbain sur les terrains privés; soumettre l’application de pesticides à l’approbation d’un agronome; mieux contrôler la vente libre de pesticides et les travaux d’aménagement paysager; accentuer la sensibilisation visant la population.
Règlementation
Un document ministériel de juin 2019 explique que plusieurs municipalités restreignent l’usage des pesticides sur leur territoire et qu’à ce jour, 144 d’entre elles l’ont fait.
Ainsi, 4,3 millions de Québécois, soit 52 % de la population, sont soumis à une réglementation municipale en cette matière.
Laval n’apparaît pas sur cette liste, néanmoins elle impose plusieurs règlements, comme on le voit sur cette page de son site web qui explique tout sur ce sujet.
On sait par exemple que les insecticides de marques Sevin et Grubout sont interdits par la Ville; de même pour les herbicides de marques Weedez, Amkil, Weedar, Weedaway et Killex. La page n’indique pas d’interdiction touchant les fongicides.
À la Ville, on déclare rester en attente des conclusions des travaux avant de définir les actions qui seront prises sur son territoire.
Rappelons toutefois que les règlements municipaux sur les pesticides n’ont pas à être approuvés par le ministre de l’Environnement. Les villes peuvent donc dès maintenant appliquer leurs propres règlements.