Il y a deux semaines, la Fraternité des policiers de Laval avait énoncé le nombre insuffisant et piètre état des autopatrouilles en fonction, ce qui occasionne des coûts à la Ville de Laval en raison d’agents payés à ne rien faire durant plusieurs heures.
Cette fois, à l’initiative de certains policiers de la gendarmerie désirant garder l’anonymat, une pétition lancée en octobre dernier a été remise au maire Marc Demers et au député de Chomedey, Guy Ouellette, deux ex-policiers.
Dans celle-ci, paraphée par 456 signataires, 81 % des policiers (incluant les cadres, congés de maladie, maternité et probation) exigent la démission du directeur du Service de police de Laval, en poste depuis septembre 2013.
«Depuis l’échec des négociations (…) un fossé s’est créé», fait état le document obtenu par le Courrier Laval.
Les policiers derrière la pétition ont pris la peine d’agir en conformité avec les critères mentionnés sur le site Internet de l’Assemblée nationale du Québec. Ils y affirment que Pierre Brochet «fait preuve d’un manque de leadership, de respect, de connaissance sur la culture policière lavalloise.»
Avant de se conclure sur le sentiment de ne pas être représentés adéquatement par leur chef, le document rapporte également que «le directeur (…) a abaissé le niveau du service, la qualité des conditions de travail, le sentiment d’appartenance, d’engagement et de motivation des policiers et policières (…).»
Du côté de la Fraternité, on se refuse à tout commentaire, a-t-on fait savoir par la voix du président, André Potvin.
Réaction de la Ville
«C’est un contexte particulier de moyens de pression en raison des négociations entre la Ville de Laval et ses policiers», d’affirmer Valérie Sauvé, porte-parole de l’administration municipale, pour expliquer les raisons derrière cette pétition.
«À l’instar de l’état-major de la police et de la direction générale de la Ville, je réaffirme mon entière confiance envers le directeur du Service de police de Laval, Pierre Brochet, d’ajouter Marc Demers par courriel. Ce dernier affiche une feuille de route impeccable et une conduite irréprochable. Par ailleurs, je crois avant tout aux vertus de la négociation et si nécessaire, aux mécanismes existants de résolutions de différends, comme l’arbitrage et la médiation.»
«Ce geste n’a rien à voir avec le contrat de travail ou les régimes de retraite, de confier l’un des agents à l’origine de la pétition. Quand ton patron te dit qu’il n’y a plus de confiance d’un bord ou de l’autre, qu’il s’arrête à des peccadilles pour te taper dessus dans les médias, bien que le travail se fasse sur le terrain, ça fâche les policiers. La passion se perd. C’est important d’avoir un patron qui nous défende et dont on serait fiers.»
Problème de véhicules
Quant à la problématique des autopatrouilles semblant en nombre insuffisant, plusieurs se retrouvant au garage pour inspection ou réparation, deux jours après la parution d’un article sur le sujet dans les pages du Courrier Laval, un formulaire était envoyé aux policiers afin de rapporter les véhicules manquants.
Le lieutenant en devoir se doit désormais de remplir le formulaire deux heures avant le début du quart de travail afin de dresser l’inventaire des véhicules disponibles et de l’envoyer aux membres de la Direction.
«Plutôt étrange quand on sait que cette même Direction nous disait qu’il n’y avait pas de problèmes quelques jours plus tôt», de dire André Potvin.
Lors du dernier conseil municipal, la vice-présidente de la Fraternité, Marie-Ève Carré, a aussi évoqué des problèmes majeurs au niveau d’équipements de protection comme les gilets pare-balles.