Une telle reconnaissance, dont jouissent Montréal, Québec et Gatineau, conférerait à Laval les pouvoirs pour mieux gérer la problématique du logement abordable sur son territoire.
En clair, cela lui permettrait de financer la réalisation de nouveaux logements sociaux à la hauteur de ses besoins.
Parent pauvre
M. Demers dénonce le sous-financement dont souffre sa ville en pareille matière.
«Moins de 4 % des logements lavallois figurent dans la catégorie des logements locatifs abordables, alors que la moyenne au Québec est de 6 %», déplore-t-il.
À cet égard, une étude de l’Institut national de la recherche scientifique (INRS), publiée en 2006, identifiait annuellement à 230 nouvelles unités sur 5 ans les besoins en logements abordables à Laval.
Depuis 2008, ce sont seulement 662 logements qui ont été livrés, soit une moyenne de 82 unités par année.
Résultat: ils sont aujourd’hui quelque 1070 ménages lavallois inscrits à des listes d’attente pour accéder à un logement social et abordable.
CMM
Ces inégalités, dont Laval se dit victime, s’observent notamment à l’échelle de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM), où la ville-région est en constante situation de rattrapage.
Le maire Demers en veut pour preuve le faible retour sur son investissement que Laval retire du Fonds de développement du logement social de la CMM.
Entre 2008 et 2015, sa contribution s’est chiffrée à 28,5 M$, alors qu’elle n’a touché en financement que 10,8 M$. C’est moins de 40 % de la somme qu’elle a versée à ce fonds suprarégional durant cette période.
PSL
Par ailleurs, en 2015, ils ne sont qu’une trentaine de nouveaux ménages lavallois à avoir accédé au Programme supplément au loyer (PSL), que gère la Société d’habitation du Québec (SHQ). Au cabinet du maire, on chiffre à 250 le nombre de locataires en attente de ce type d’allocation.
Préoccupée par la situation, la Ville de Laval a réservé une somme de 2 M$ pour l’achat de terrains et de bâtiments destinés aux logements communautaires, mais a aussi créé un fonds dédié au développement du logement social dans lequel seront versés 1,5 M$ d’ici 2018.