Les intervenants réagissaient ainsi à l’annonce faite en fin de matinée, le 9 février, par la ministre déléguée à la Protection de la jeunesse, Lucie Charlebois.
Cette décision a été provoquée par la série de cinq fugues d’adolescentes, dont la plupart font affaire avec un proxénète, enregistrée depuis le 31 janvier et ses répercussions dans les médias et les réseaux sociaux.
Une nécessité
«C’est une bonne nouvelle que nous apprenons aujourd’hui, de déclarer Pierre Crevier, président du Syndicat des employés du Centre jeunesse Laval. Il est bon revoir l’ensemble des processus et protocoles de retour de de fugue.»
M. Crevier est totalement sûr que le vérificateur constatera que ses collègues et lui ont respecté toutes les étapes et mesures actuelles.
«Il faudra aussi réaliser qu’en 2015, nous avons connu une augmentation de 16 % des signalements sans l’ajout de ressources supplémentaires», d’ajouter le président, en rappelant que depuis 2007, la Loi sur la protection de la jeunesse a été modifiée profondément, notamment en ce qui a trait à la libre circulation des jeunes. L’objectif global de cette loi étant de favoriser le retour du jeune dans son milieu naturel et, en cas d’échec auprès des parents, de développer avec lui un plan de vie.
«Barrer les portes, ce qu’on appelle la sécurité statique, c’est une chose, mais ça doit venir avec d’autres mesures, ce n’est pas la réponse à toute cette problématique, souligne-t-il. On ne veut pas que ça devienne un centre carcéral. Ces jeunes ont besoin d’aller à l’école et de vivre leur vie d’ado avec l’absolu et l’imprévu que l’on connaît.»
Comité d’usagers
Après son assemblée générale annuelle tenue il y a quelques jours, le Comité des usagers du Centre de santé et de services sociaux (CSSS) de Laval avait réclamé du gouvernement du Québec et Premier ministre la mise sur pied d’une enquête publique concernant le nombre de fugues survenues au Centre jeunesse de Laval.
Par voie de communiqué, le regroupement avait fait état de déclarations contradictoires provenant de deux ministres du gouvernement Couillard. «Lucie Charlebois, ministre déléguée à la Protection de la jeunesse, est d’abord venue affirmer que le Centre jeunesse de Laval était infiltré par un réseau de proxénètes, alors que le second, Martin Coiteux, ministre de la Sécurité publique, est venu contredire la déclaration de sa collègue», peut-on lire.
La demande du Comité provient aussi de rumeurs alléguant que l’une des jeunes filles hébergées au Centre jeunesse y faisait du recrutement pour un quelconque réseau de proxénètes, alors que du côté des intervenantes, on parle plutôt de manipulation et non de structure bien organisée.
Au CISSS
Par une communication écrite et laconique, le Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) a informé les médias qu’il accueille favorablement l’annonce de la ministre Charlebopis relativement aux différentes mesures présentées.
Notons que le vérificateur général aura pour mandat de fournir un rapport d’ici 30 jours.