Sur le terrain, on compte 171 femmes et 384 hommes occupant les différentes fonctions d’agent et de détective, des échelons que la résidente de Sainte-Rose a gravis un à un depuis son entrée à la police de Laval, en 1991.
L’an dernier, l’officière a assisté à la cérémonie de remise de diplômes de l’École nationale de police du Québec, à Nicolet, ce qu’on appelait anciennement l’Institut de police, raconte Chantal Sicard.
«J’ai été impressionnée de voir qu’il y avait presqu’autant de filles que de garçons dans les rangs des diplômés. De mon temps, nous étions l’exception. Le 8 mars permet justement de voir l’évolution des femmes et de dresser des constats. L’important est d’aller de l’avant et de faire ce qu’on a le goût de faire, sans se mettre de barrières.»
Les débuts
Quand elle ressasse ses premières années dans le métier, l’inspectrice ne peut oublier la réaction des citoyens à son arrivée sur les lieux d’un incident.
«Les gens étaient surpris de voir arriver deux filles en duo sur un même appel, se souvient-elle. Immanquablement, on nous demandait: « Avez-vous le droit de travailler ensemble?” Ou ça réveillait leur côté protecteur. Ils voulaient nous empêcher d’aller capturer le voleur au sous-sol. « Vous devriez appeler la police! » nous disaient-ils. Au fil du temps, ils ont réalisé que les femmes offraient le même service que les hommes.»
Affaire de famille
Chantal Sicard a grandi dans Auteuil en portant une admiration indéfectible envers son grand-père, un lieutenant dans la police de Pont-Viau, poste qu’il conservera après la fusion des 14 municipalités de l’île Jésus.
C’est pourquoi, il y a 25 ans, elle délaissera ses études en criminologie à l’Université de Montréal pour devenir policière.
«C’était un homme intègre, son image m’a toujours guidée, de souligner celle qui est notamment responsable des opérations policières au nouveau Bureau d’intégrité et d’éthique de Laval, après avoir occupé des postes de gestionnaire aux Affaires internes, à la Détention et l’Identification judiciaire. C’est passionnant de travailler auprès des citoyens, d’intervenir sur des situations très différentes l’une de l’autre dans une seule journée.»
Aujourd’hui, la mère de 2 enfants, un garçon de 21 ans et une fille de 18, voit son plus vieux suivre les traces familiales, fraîchement diplômé en tant que policier.