Annuellement, on recense entre 140 et 160 délits, que ce soit sur des biens ou des personnes. Le 2/3 de ces crimes consistent en des vols dans les véhicules et de bicyclettes, ainsi que des graffitis. Une trentaine d’agressions (voies de fait, vols qualifiés, bousculades et bagarres entre jeunes) sont aussi comptabilisées.
«Il faut préciser que lorsqu’on compare nos chiffres avec ceux de Montréal, eux ne disposent pas de données aussi claires en raison de l’absence de stationnements de l’Agence métropolitaine de transport (AMT)», affirme Yanik Tétreault, l’inspecteur à la Gendarmerie de la police de Laval responsable de la surveillance dans le métro.
«On peut dire que le jour où tu as un deuxième vol qualifié dans un mois, ta moyenne mensuelle vient d’augmenter de 100 %, d’ajouter Frédéric Jean, porte-parole de la police de Laval. On sait aussi qu’une des plaies d’il y a quelques années, les vols de téléphone cellulaire, a quasiment totalement disparu.»
Dès le début
À la construction du métro, la Société de transport de Montréal (STM) et la police de Laval ont convenu d’un protocole, où cette dernière assurerait la sécurité dans les stations lavalloises.
Une auto-patrouille a été affectée exclusivement à la surveillance de l’ensemble du réseau, autant à l’intérieur que dans les alentours des édicules, afin de faire respecter à la fois la règlementation de la STM et le Code criminel.
«Nos agents ont été formés pour savoir comment couper le courant dans le métro ou savoir quoi faire quand quelqu’un tombe sur une rame, tente de se suicider ou se sauve dans un tunnel après avoir commis un délit», indique Yanik Tétreault.
À cette auto-patrouille s’ajoute une intervention de quartier, les trois stations se trouvant sur le territoire du poste de quartier no. 2 couvrant, entre autres, les secteurs de Pont-Viau et Laval-des-Rapides.
Ces policiers peuvent repérer la sollicitation de faveurs sexuelles, les vols de vélos et dans les véhicules, ainsi que des transactions de stupéfiants.
Dernier volet, les maîtres-chiens sont aussi mis à contribution, leurs collègues canins étant entraînés 60 heures par année à se familiariser avec l’environnement souterrain du métro.
Évolution
Ces dernières années, on a constaté un déplacement des crimes, plutôt qu’un accroissement, de la station Montmorency à celle de Cartier.
«Il y a eu beaucoup de construction et une grosse augmentation de l’achalandage du stationnement incitatif, en plus des gens qui se garent dans les rues avoisinantes, observe Yanik Tétreault. Du côté de Montmorency, c’est moins résidentiel, avec la présence du Collège Montmorency et de l’Université de Montréal.»
«Autre élément, il y a peu d’itinérants à Laval, ce qui occasionne beaucoup moins de flânage», précise Frédéric Jean.
Et les gangs?
Dans l’imaginaire collectif, des stations de métro, particulièrement quand elles sont situées près d’un centre jeunesse et de grands boulevards, deviennent des repaires parfaits pour les gangs de rue, qui y feraient leur recrutement d’adolescentes et leur trafic de stupéfiants.
«On peut voir que, notamment par l’absence de tag distinct, jamais les gangs de rue n’ont pu s’installer dans nos stations, mentionne Yanik Tétreault. Nous n’avons pas observé de façon tangible de la vente régulière de drogue. Ça reste des incidents isolés.»