L’artiste était de retour de Calgary où, depuis deux ans, elle est interprète pour la compagnie DJD (Decidedly Jazz Danceworks), qui fête ses 30 ans d’existence en 2014.
«Nous mettons sur pied de deux à trois productions durant les huit mois que je passe là-bas, raconte-t-elle. DJD est résolument engagé envers la musique et la danse jazz, métissées de ses branches latines et hip-hop. L’été, je reviens pour me consacrer à des projets plus personnels.»
La femme dans ses états
Audrey Gaussiran a fondé Les Jambes urbaines avec Arianne La Salle, une amie qu’elle a côtoyée au Conservatoire de danse de Montréal, de 2004 à 2007.
Après une première production, Latin Christmas, offerte en décembre 2012, le tandem a récidivé avec Le 2e sexe, en référence au célèbre roman de Simone de Beauvoir. Si le premier spectacle était axé sur la danse latine, le second fait place au contemporain, avec une influence marquée de danse urbaine.
«C’est une réflexion sur la féminité et sa représentation dans l’actualité en quatre tableaux, de confier l’ancienne boursière de la Fondation de soutien aux arts de Laval (2007-2008). Nous débutons avec la beauté et la force des femmes, pour enchaîner avec la pollution médiatique et cette agression d’images féminines glorifiant la minceur, puis une approche humoristique de la femme robot, pour terminer avec la perception et le reflet de chacune dans un jeu de miroirs.»
Réussite rapide
Dès sa sortie du Conservatoire, Audrey Gaussiran a été happée par le succès, participant aux tournées du spectacle Shéhérazade. Elle s’est alors familiarisée avec les danses orientales, ce qui lui a permis de concourir en Allemagne et d’y remporter neuf médailles, en plus de décrocher le prix du meilleur duo, au sein du Ballet oriental du Canada.
Elle voyagera ensuite en Amérique du Sud et Espagne pour parfaire sa technique en salsa, samba et flamenco. Ce qui l’a menée à fonder sa compagnie de Lady Styling, appelée Audrey’s Angels, qui donne des spectacles où fusionnent salsa et flamenco. La Lavalloise a d’ailleurs souvent performé dans sa ville natale, notamment lors de Sainte-Rose en Blanc.
Base solide
Ayant grandi à Chomedey et vivant désormais dans Laval-des-Rapides, Audrey Gaussiran se souvient que c’est à l’école de danse Francine Gélinas, de quatre à neuf ans, qu’elle a découvert sa passion pour cet art. Plus tard, de 9 à 16 ans, elle poussera son apprentissage plus loin chez Rose Marie Mullen.
«À l’école Francine Gélinas, dès que j’ai pu choisir l’option jazz, versus le ballet classique, j’ai sauté dessus, se souvient-elle dans un éclat de rire. Avec Rose Marie Mullen, ç’a été une belle période de découvertes. Nous étions bien encadrés et poussés pour toujours nous améliorer. Je me rends compte aujourd’hui que ça m’a aidée dans ma carrière.»