C’est pour encourager la gent féminine à s’orienter vers des professions dites «traditionnellement dédiées aux hommes» que la Table de concertation lavalloise pour l’emploi des femmes dans les métiers non traditionnels, a lancé, pour la première année, les bourses Talons hauts et caps d’acier.
«Nous voulions donner un coup de main aux filles et aux femmes pour encourager les nouvelles inscriptions, pour qu’elles intègrent des formations d’emplois non traditionnels», explique Raymonde Bélanger, directrice générale de Dimension Travail, qui coordonne la Table.
Les quatre bourses d’un montant de 1000 $ chacun permettront aux lauréates de payer une partie ou la totalité des frais de scolarité de l’un des programmes suivants: briquetage, maçonnerie, charpenterie, menuiserie, plomberie, électricité, électromécanique de systèmes automatisés ou encore soutien informatique.
Elle rêve d’ouvrir un garage
À ce jour, deux des quatre bourses ont déjà été attribuées. Une des gagnantes, Vicky Tremblay, a choisi la mécanique automobile depuis toujours.
«Depuis toute petite, j’ai toujours aimé les automobiles, savoir comment ça marchait, se souvient la résidente de Sainte-Dorothée. J’ai passé deux mois au cégep, mais je n’ai pas aimé cela. Je ne voyais pas mon intérêt. Pour moi, il faut que ça bouge.»
Celle qui a intégré le Centre de formation Compétences-2000 en janvier dernier a rapidement constaté que la direction professionnelle qu’elle avait choisie était plutôt masculine. «Dans ma classe, je suis la seule fille et à l’école, on peut compter le nombre de filles sur les doigts de la main.»
Si Vicky Tremblay assume pleinement son choix professionnel, elle est consciente qu’il existe encore beaucoup de préjugés. «Au début, tout le monde ne te prend pas au sérieux et c’est rare qu’on voit des filles terminer le programme. L’important est de faire ce qu’on veut. Moi, je me sens super bien ici. Rien n’est impossible, femme ou pas», croit celle qui rêve d’ouvrir son propre garage.
Barrières
Si Vicky Tremblay a passé le cap des préjugés, il reste bien des barrières à l’emploi des femmes dans les «métiers d’hommes», selon Mme Bélanger.
«Les femmes ne pensent pas d’emblée à ces choix de carrière. Souvent, ces métiers sont associés à des conditions de travail difficiles et les femmes savent qu’elles seront un peu isolées. C’est pour cela qu’on essaye de constituer des groupes d’embauche, trois à quatre femmes à la fois.»
Et pourtant, les bénéfices sont nombreux. «L’écart monétaire est souvent très important entre les métiers dits d’hommes et de femmes. Un des moyens pour les femmes d’être plus autonomes économiquement est de percer dans ces métiers», insiste la directrice.
Les deux dernières bourses seront remises dans les prochains mois. Les personnes intéressées doivent envoyer une lettre de motivation et une preuve d’admission à un programme de formation à Dimension Travail. Information: Raymonde Bélanger au 450 978-747, poste 226 ou r.belanger@dimensiontravail.com.