«J’ai perdu 4000 $ à cause de toute cette histoire. C’est complètement irresponsable de la part du propriétaire. Ça ne restera pas comme ça.»
Martin Savignac, gérant du Café Le Futur Céramique, l’un des commerces qui se trouvent à l’intérieur de l’édifice en question, ne l’a visiblement pas trouvée drôle.
Les événements ont débuté le lundi 10 mars, alors que les pompiers ont effectué une visite aux Galeries du Moulin, à Saint-François.
Après avoir jeté un coup d’œil sur le toit et avoir constaté l’apparition de plusieurs fissures à l’intérieur du centre commercial, les pompiers ont demandé au propriétaire de l’immeuble de procéder au déneigement de la toiture le plus rapidement possible, car elle représentait un danger.
Rien de fait
«Le vendredi suivant, le travail n’avait toujours pas été effectué, relate Manon Galipeau, porte-parole de la direction régionale de la CSST. Même si le frère du propriétaire, qui est ingénieur, nous assurait qu’il n’y avait aucun risque, nous avons tout de même fait venir un ingénieur de la Ville. En constatant la neige sur le toit, qui s’élevait jusqu’à sept pieds à certains endroit, et toutes les fissures à l’intérieur, il a déterminé que la situation représentait un haut risque et qu’il fallait procéder à l’évacuation immédiate.»
Dans le temps de le dire, les occupants du Tigre Géant, de la quincaillerie Rona, du poste de police de quartier, de la bibliothèque Marius-Barbeau, du Café Le Futur Céramique, et quelques autres commerces se sont retrouvés dehors.
Toujours selon Mme Galipeau, la reprise des activités à l’intérieur du centre commercial n’a été autorisée que le lundi suivant, vers 10h45, à la suite du déneigement des toitures ainsi qu’à l’inspection et l’évaluation des structures par le frère ingénieur du propriétaire.
Lors de la visite du Courrier Laval, lundi, en après-midi, il restait toujours une grande épaisseur de neige sur le toit de l’édifice, et quelques déneigeurs s’affairaient encore à l’enlever. «Je les ai engagés à mes frais, déplore Martin Savignac, du Café Le Futur Céramique. Même si la bâtisse a été rouverte, je craignais encore l’écroulement du toit, surtout en voyant les fissures, un peu partout. Disons que la négligence de mon propriétaire m’aura coûtée cher, et j’ai l’intention de lui envoyer mes factures. Mes assurances ne couvrent pas ce genre d’événement.» «Ce n’est jamais plaisant de se faire mettre dehors de son commerce, mais c’est une bonne précaution, estime quant à lui Eddy Calderon, gérant du Rona. Je n’ai pas encore vérifié combien d’argent on a perdu dans cette affaire, mais il y a effectivement des questions à se poser, à savoir pourquoi la neige n’a jamais été enlevée.»
Du côté du Tigre Géant, même si on confirme que des conséquences financières se font ressentir, on préfère ne pas commenter l’événement.
Surprise
Le propriétaire de l’immeuble, Shiraz Tajdin, s’est dit plutôt surpris de la décision d’évacuer l’immeuble, et il assure avoir fait déneiger son toit à plusieurs reprises, cet hiver.
«Ça a effectivement été un peu plus long après la dernière tempête, parce que les déneigeurs étaient très en demande. Mais je ne crois pas que la structure était en danger. Voilà trois ans, on avait constaté le même genre de fissure, et on n’avait pas évacué. Mais d’un autre côté, il est bon de prendre des précautions.»
Outre cet immeuble de Saint-François, notons que l’aréna Samson, à Sainte-Dorothée, a aussi dû annuler toutes ses activités, de vendredi à lundi.
L’aréna Yvon-Chartrand, à Saint-Vincent-de-Paul, a également été fermée temporairement, mais aucun déneigement n’a finalement été nécessaire.
Puis, à Duvernay, le toit de la Bibliothèque Germaine-Guèvremont a dû être déneigé, samedi, et l’édifice a été rouvert quelques heures plus tard.