Pour Jean-François Wodarka, deuxième vice-président du syndicat, les examens, depuis la réforme, demandent aux élèves de mettre en pratique leurs apprentissages en «extrapolant». «C’est sûr que ces jeunes sont capables de penser, mais ils n’ont pas la même logique qu’un adulte et ce qu’on leur demande n’est pas évident», explique-t-il. Francine Charbonneau, présidente de la CSDL, rappelle toutefois qu’un examen n’est pas censé être facile et doit contenir un certain niveau de difficulté. Reste que M. Wodarka, diplômé en histoire, avoue avoir eu de la difficulté à faire l’examen soumis aux élèves de troisième secondaire. «C’était un examen à choix de réponses portant sur l’histoire constitutionnelle et je n’étais pas toujours certain de mes choix», confie-t-il.
Examens du MELS
Dans les examens ciblés comme étant difficiles, seul celui de mathématiques pour la sixième année du primaire venait directement du ministère de l’Éducation (MELS), les deux autres ayant été élaborés par une table de travail gérée par le bureau régional de Laval, des Laurentides et de Lanaudière, découlant du MELS.
L’examen de sixième année, pouvant être réalisé sur dix jours, consistait en la réalisation d’un dossard en tissu. «Les élèves étaient placés en équipe de quatre et devaient, avec des notions de géométrie, de calcul mathématique et de pourcentage, faire un dossard dont la confection serait la plus économique possible tout en prévoyant les pertes», avoue M. Wodarka, ajoutant que les élèves à la CSDL ont eu sept jours, au lieu de dix, pour réaliser l’examen qui s’inscrit «complètement dans l’esprit de la réforme». Les équipes étaient normalement formées d’un élève fort, d’un faible et de deux moyens, selon M. Wodarka. «Mais le niveau des classes n’est pas en train d’augmenter depuis la réforme et l’intégration d’élèves en difficulté. Alors, un élève qui est fort l’est seulement par rapport à sa classe», rappelle-t-il. «Les examens sont un ajout d’information pour les enseignants. Ils ne font pas une moyenne chiffrée des évaluations, ils l’ajoutent seulement à leurs observations de l’année», rectifie toutefois le nouveau directeur des services éducatifs à la CSDL, Laurent Belisle.
Une commission scolaire n’est par ailleurs pas tenue de soumettre à ses élèves les examens du MELS. «C’est vrai, nous avons le choix de les prendre ou non, mais créer un examen demande de monopoliser des enseignants et ça peut prendre une vingtaine de jours», assure M. Belisle.
Épreuve de correction
En plus des grilles de correction imprécises, M. Wodarka reproche le manque de temps accordé aux professeurs du secondaire pour la correction des examens. «Avant les jeunes étaient en examen le matin et ils étaient libérés en après-midi, laissant du temps aux enseignants pour la correction», soutient-il. Depuis cette année, les professeurs doivent occuper les jeunes après leurs examens, soit par des activités diverses ou des périodes de récupération. Les délais pour la remise des notes n’ont toutefois pas changé. «Certains profs qui donnaient leur examen le 23 juin devaient avoir remis les notes au plus tard le 25, affirme M. Wodarka. Ils ont à peine deux jours ouvrables pour tout corriger.»
M. Wodarka, qui souhaite qu’au moins cinq jours ouvrables soient donnés aux enseignants pour la correction, rappelle que certains ont la charge d’environ 192 élèves.
Francine Charbonneau explique que ce changement à l’horaire est lié à une demande de parents ayant réalisé, dans les années passées, que leurs enfants passaient moins de 180 jours à l’école, le minimum demandé par le MELS. «Les enseignants devront modeler leur horaire sur 180 jours, soutient Mme Charbonneau. Nous n’avons pas voulu brimer leur temps de correction par cette mesure, mais prenons chaque décision dans une volonté de réussite.» À la CSDL, des constats, quant aux résultats des examens, pourront être émis en août. Le Syndicat assure néanmoins que des discussions avec la CSDL auront tout de même lieu dès septembre lors du comité paritaire.
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