Les visiteurs du Salon, tenu pour la troisième fois à Laval, les 26, 27 et 28 octobre, ont pu faire l’essai de véhicules mis récemment sur le marché, dans le boisé derrière la place Forzani, située sur la rue Louis B.-Mayer, au nord de la 440.
Le règlement municipal proscrit l’utilisation des véhicules de loisir (motoneige, motocross, VTT, quad) sur les sentiers reconnus par les autorités, en dehors de la saison, qui s’échelonne du 15 décembre au 31 mars. Sur une propriété privée comme la place Forzani, ces véhicules peuvent toutefois circuler en tout temps, puisque le propriétaire le permet.
Saccage
Légale ou pas, la circulation des engins a irrité une citoyenne de Fabreville, qui a alerté le Conseil régional de l’environnement (CRE) de Laval. «Est-ce que les organisateurs se sont informés de la présence d’espèces floristiques vulnérables ou menacées?» questionne Richard Pelletier, biologiste du CRE.
Des espèces de plantes menacées ont effectivement été identifiées dans ce sous-bois, confirme M. Pelletier. Une variété de gingembre sauvage, la sanguinaire du Canada, le trille blanc, la matteuccie fougère-à-l’autruche et l’uvulaire grande-fleur, par exemple.
Le biologiste déplore toutefois l’incohérence de la réglementation québécoise, qui balise la cueillette de ces plantes, mais n’en interdit pas la destruction. Une nuance qui ne veut de toute façon plus rien dire, après le passage des roues d’un Quad.
Mauvaise réputation
Les traces laissées par les véhicules du Salon national du quad ne sont rien pour améliorer la réputation des VHR, malmenée au cours des dernières années. «C’est sûr que ça nous fait du tort», concède le président du Club VTT Quad Laval, André Vigneault.
Le club participe au Salon à chaque année, qui est organisé par la Fédération québécoise des clubs quads (FQCQ), souligne M. Vigneault. «Ce n’est pas de notre ressort.»
Qui dit vrai?
Du côté des organisateurs de l’événement, on nie que des véhicules aient pu rouler à l’extérieur d’un périmètre restreint autour de la Place Forzani. «Il y a une grosse confusion», estime Sylvie Allard, à qui la FQCQ a confié la gestion du Salon. La forêt abîmée n’a «pas rapport avec le Salon. Ce sont des gens qui ont utilisé un sentier de moto plus au nord, en VTT», explique-t-elle, en ajoutant que des patrouilleurs étaient à l’œuvre pour encadrer les visiteurs.
Une interprétation à laquelle le lieutenant Guy Ménard, responsable de la sécurité routière au Département de police de Laval, n’adhère qu’à moitié. «Ça se peut que des délinquants se promènent en arrière, plus au nord [au sud de la rue Édith], sur les sentiers de VTT.»
Après l’enquête menée par son équipe, il conclut cependant que des visiteurs ont fait l’essai de véhicules dans le boisé, lors du Salon national du Quad. «Mais le propriétaire peut faire ce qu’il veut sur son terrain.»
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