Chaque printemps, Jacques Boisvert, expert en contrôle biologique des insectes piqueurs et professeur au département de chimie et biologie de l’Université du Québec à Trois-Rivières, est sollicité.
Des entreprises convoitent sa bénédiction pour un nouvel appareil promettant un environnement sans moustique. Le bilan est plutôt négatif. Ces solutions miracles offertes dans les quincailleries ne produisent pas les résultats escomptés, quand ils ne sont pas tout simplement des gadgets, prévient-il.
Le Bti
À l’opposé, les programmes municipaux de contrôle biologique des moustiques permettent de limiter sensiblement la population des insectes piqueurs, parce que l’épandage est effectué à grande échelle.
À Laval, le programme est en vigueur depuis 13 ans et vise environ 30% du territoire. L’épandage de Bti, un larvicide biologique, se fait à la demande des citoyens d’un quartier, qui paient un tarif annuel de 30$.
Dans les secteurs non traités, des résidents peuvent être tentés de se faire justice eux-mêmes pour quelques dollars de moins, avec la version domestique en granules du Bti, commercialisée sous le nom Aquabac. «Ça ne sert à rien, de traiter la petite mare près de chez moi. Il faudrait de l’Aquabac dans un rayon de 1 km autour, résume Jacques Boisvert. Les maringouins se déplacent. Les mouches noires aussi.»
Exterminateurs électroniques
La classe des exterminateurs électroniques comprend les appareils qui attirent les insectes par la lumière et les tuent grâce à une grille munie d’un courant électrique. «Ils captent très peu de moustiques, mais détruisent des insectes utiles.» Une étude de l’Université de Guelph, en Ontario, a démontré que le butin de ces appareils, vendus pour une centaine de dollars, n’était constitué que de 5% de moustiques, note M. Boisvert.
Répulsif et ultrasons
Le chercheur a encore moins de sympathie pour les appareils utilisant des ultrasons pour repousser les importuns. «En général, ce sont les mâles qui sont pourvus de détecteurs de vibration.» Les femelles – seules les femelles piquent – sont donc insensibles aux ultrasons.
Une arme plus traditionnelle, la perméthrine, est utilisée par une trentaine d’appareils portatifs sur le marché. Jacques Boisvert relève le côté irritant de cet insecticide, propulsé par du butane, un gaz inflammable. L’efficacité de ces dispositifs est variable et dépend des conditions environnantes, affirme l’expert.
Pièges à moustique
Le nec plus ultra de la technologie anti-moustiques a vaguement l’allure d’un barbecue. Dans ce cas, ce sont des maringouins qui sont cuisinés: appâtés, aspirés et déshydratés. L’appât le plus courant est le CO
Source: ministère du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs; Environnement Canada