Le Réseau des organismes en itinérance de Laval (ROIL) exprime sa profonde indignation face à l’adoption du projet de loi 71, soit la Loi visant à améliorer l’accompagnement des personnes et à simplifier le régime d’assistance sociale.
Pour l’OBNL, cette décision, prise à l’unanimité par l’Assemblée nationale, représente une véritable catastrophe pour les personnes les plus vulnérables, notamment celles en situation d’itinérance ou à risque de l’être à Laval.
«Nous espérions des mesures de luttes à la pauvreté, mais ce ne sont que des mesures d’austérité qui empirent la situation des personnes déjà vulnérables», énonce le ROIL, par voie de communiqué.
Pour lui, la ministre Chantal Rouleau a manqué une belle occasion de réduire la pauvreté. En diminuant les allocations pour contraintes temporaires, ce projet de loi condamne des milliers de Québécois.e.s, dont plusieurs Lavallois.e.s, à une précarité accrue.
Rappelons que les personnes qui touchent l’aide sociale de base disposent d’un revenu annuel de 11 245$, de quoi couvrir à peine 46% des besoins de base définis par la Mesure du panier de consommation.
«Comment expliquer que nos élu.e.s aient choisi d’ignorer les besoins fondamentaux de leurs concitoyen.ne.s?, s’indigne Mathieu Bourgeois, organisateur communautaire au ROIL, dans la même communication aux médias. En privant les familles monoparentales et les personnes âgées de ressources essentielles, c’est tout un pan de la population que l’on abandonne à son sort.»
Avantages et inconvénients
Bien que certains aspects de la nouvelle loi d’aide sociale soient accueillis favorablement, notamment la fin du calcul de la contribution parentale et réduction des délais de prescription, le ROIL se demande pourquoi le gouvernement n’a pas plutôt répondu favorablement aux demandes des groupes qui représentent les personnes concernées.
En effet, une augmentation des gains de travail permis, couplée à une comptabilisation annuelle des revenus, auraient constitué des mesures efficaces pour soutenir l’insertion professionnelle des bénéficiaires.
De plus, le maintien de l’interdiction d’épargner est incompréhensible. Cette restriction, inchangée depuis les années 1990, empêche les personnes prestataires d’aide sociale de faire face aux imprévus et sécuriser leur avenir.
Élever le seuil d’épargne, comme le recommandent de nombreux organismes, permettrait d’offrir une plus grande marge de manœuvre.
Aussi, la notion de vie maritale, figée dans la loi, pénalise les personnes vivant en colocation ou en couple et les expose à des coupures de prestations injustifiées ou à la dépendance financière. Il est essentiel de l’abolir afin de reconnaître la diversité des modes de vie par la véritable instauration du principe «une personne, un chèque».
Finalement, la méthode de calcul des prestations, inchangée depuis la loi 186 de 1999, est déconnectée des réalités actuelles. L’écart entre le coût de la vie et le montant alloué en est une illustration flagrante.
«Aujourd’hui, le régime d’assurance sociale du Québec est une assurance pauvreté et il est temps que ça change!» conclue l’organisation, via communiqué.
Le ROIL exhorte les élu.e.s à agir avec la plus grande urgence en faveur des personnes en situation de pauvreté. Il demande au gouvernement de revenir sur cette décision qualifiée désastreuse et de mettre en place des mesures concrètes pour inverser la tendance, notamment en augmentant significativement les prestations d’aide sociale. (C.P./IJL)