Remplacer une partie du sucre raffiné que nous consommons chaque jour par du sirop d’érable pourrait atténuer certains effets négatifs d’une alimentation riche en graisse et en sucre.
C’est ce que suggère une étude menée par une équipe de l’Université Laval.
Constats
Les scientifiques ont montré que, chez la souris, le sirop d’érable réduit la digestion du sucre raffiné, l’absorption intestinale du glucose et l’accumulation de lipides dans le foie.
«Nous avons constaté que le métabolisme du glucose était moins altéré chez les souris qui consommaient du sirop d’érable, explique André Marette, professeur à la Faculté de médecine, par voie de communiqué. De plus, nous avons observé que le foie de ces souris présentait des concentrations de triglycérides presque deux fois moins élevées que celui des souris qui n’avaient pas consommé de sirop d’érable.»
Cette accumulation plus faible de triglycérides résulterait d’une baisse de l’activité de l’enzyme alpha-glucosidase intestinale, qui scinde le sucrose en monosaccharides (glucose et fructose).
«Le résultat est qu’il y a moins de glucides absorbés et qui passent dans la circulation sanguine, donc moins d’hyperglycémie, et moins de glucides transformés en triglycérides dans le foie», précise le professeur qui est aussi chercheur à l’Institut sur la nutrition et les aliments fonctionnels (INAF), dans la même communication aux médias.
Une analyse du microbiote intestinal a aussi révélé une association entre la consommation de sirop d’érable et l’abondance de trois espèces de bactéries (F. rodentium, R. ilealis et L. johnsonii).
«Ce sont des bactéries peu connues dans la gestion des maladies métaboliques, mais elles possèdent des groupements de gènes qui interviennent dans le métabolisme des sucres, souligne le chercheur, via communiqué. Nous projetons d’étudier leur rôle dans les effets métaboliques positifs que nous avons observés chez les souris qui consomment du sirop d’érable au lieu du sucrose.»
Méthodologie
Pour arriver à leurs résultats, les scientifiques ont comparé deux groupes de souris soumises à un régime alimentaire riche en graisse et en sucre.
Le quart de l’apport en sucre raffiné (sucrose) d’un des groupes était remplacé par du sirop d’érable. Cela représente 10% des calories totales consommées quotidiennement.
«Nous avons choisi ce pourcentage parce qu’il correspond à ce qui est envisageable comme modification alimentaire chez l’humain», précise André Marette, via communiqué de presse.
Il souligne toutefois que l’étude doit être interprétée avec prudence.
«On ne suggère surtout pas de soigner le diabète avec du sirop d’érable, poursuit-il. Ce que nous constatons est que le sirop d’érable, un édulcorant naturel, atténue certains effets négatifs de la consommation de sucre raffiné. Il pourrait donc être avantageux de remplacer une partie du sucrose de notre alimentation par du sirop d’érable. Nous avons d’ailleurs testé cette hypothèse chez des sujets humains et nous devrions être en mesure de publier les résultats d’ici la fin de 2024.» (C.P./IJL)