Jusqu’au 7 janvier 2024, les Lavallois.es pourront observer sous toutes leurs coutures des dizaines d’œuvres illustrant la genèse du célèbre artiste Marcel Saint-Pierre à la salle Alfred-Pellan de la Maison des arts (MDA) de Laval.
En entrant dans l’exposition Libérez la peinture!, tous oublient la notion de normes artistiques.
On y découvre les 15 premières années de carrière artistique d’un peintre ayant marqué l’histoire de l’art, au Québec certainement, mais aussi à travers le monde.
Dans les salles de classes partout en province, les étudiant.e.s en histoire de l’art connaissent l’œuvre monumentale de Marcel Saint-Pierre, qui vivait toujours dans son Sainte-Rose natal à la fin de son existence.
C’est maintenant l’occasion pour les Lavallois.es de découvrir son impressionnant leg artistique ou d’apprendre à connaître l’artiste derrière les mythiques toiles et tableaux.
Exposition
L’exposition illustre à la perfection l’évolution de la carrière artistique de Marcel Saint-Pierre, tout en étant agrémentée de références aux années 1970 et 1980.
«L’idée, dans les années 70, chez plusieurs jeunes artistes de l’époque, dont Marcel […] était de chercher une façon de peindre différente, explique Éric Devlin, commissaire de l’exposition. […] Ils pensaient que les œuvres étaient inaccessibles et la notion de chef d’œuvre les dérangeait aussi beaucoup. Ils ont trouvé une façon de peindre très rapide et spectaculaire, qui se rapproche beaucoup des gens qui travaillent le textile. L’œuvre n’est pas sacralisée; ce ne sont pas des centaines d’heures passées devant une toile à composer. Là, on plie une toile, on la trempe, la déplie et, voilà, c’est fait.»
À travers ses œuvres, le public peut remarquer les interrogations de Saint-Pierre quant à l’utilisation de l’espace, la définition d’un tableau ainsi que les diverses méthodologies d’applications colorées qu’il a exploré au fil des années.
«Au début, c’étaient des préoccupations théoriques, image Éric Devlin. Une fois que tu es allé au bout, que tu as fait des tableaux sans toiles, tu ne peux plus aller plus loin. Après ça, l’artiste réfléchit sur son futur. Il est allé au bout de son idée première en 20 ans. Il est donc revenu à la toile montée, ce qu’il dénonçait au départ. Il n’avait plus besoin de ça: sa réflexion s’est poursuivie ailleurs.»
Chose certaine, l’artiste renversait constamment les normes. Il était d’ailleurs très engagé au niveau social, notamment dans le mouvement syndicaliste de l’époque.
L’exposition comprend également la fameuse série new-yorkaise qui a popularisé l’œuvre de Marcel Saint-Pierre.
Plusieurs œuvres présentées n’ont jamais été exposées auparavant ou n’ont été montrées qu’une seule fois il y a plusieurs dizaines d’années.
Honneur
L’exposition est née suite à la volonté de Jasmine Colizza, régisseuse en arts visuels à la MDA de Laval, d’honorer la mémoire de l’artiste malheureusement décédé en août 2021.
Elle a été réalisée en collaboration avec la veuve du Lavallois ainsi qu’Éric Devlin, au poste de commissaire. L’événement marque sa première implication à la salle Alfred-Pellan.
«Quand ils ont commencé à accrocher, c’était jouissif, raconte avec enthousiasme le commissaire. Ça respirait, se matérialisait et je crois que Marcel serait très heureux de voir tout ça, cette perspective. C’était quelqu’un avec qui il était très agréable de travailler. Quelqu’un de très intelligent, mais très accessible.»
Éric Devlin et Marcel Saint-Pierre ont travaillé plus de 35 ans ensemble.
Maison
Marcel Saint-Pierre est né à Sainte-Rose. Son ancienne demeure a été rachetée par la Ville de Laval à l’automne 2017 afin d’en faire un centre d’artistes, comme le désirait le peintre.
Un chantier est prévu dès l’été 2024 en vue de restaurer la maison patrimoniale.