L’Enquête québécoise sur la santé de la population, qui a été réalisée par l’Institut de la statistique du Québec, a révélé que près de 9 Lavallois sur 10 ont associé leur détresse psychologique à la pandémie de la COVID-19 au cours de l’année 2020-2021.
En effet, 36,6 % des personnes lavalloises estiment que tous leurs sentiments de détresse ont été liés au virus, tandis que 50,2 % disent qu’ils étaient plutôt partiellement reliés à la pandémie.
On apprend aussi que plus des trois quarts des Lavallois de 15 ans et plus (78,4 %) se disent moins satisfaits à l’égard de leur vie sociale depuis le début de la pandémie. Ce pourcentage est beaucoup plus élevé chez les femmes lavalloises (81,5 %) que chez les hommes (75,2 %).
«C’est majeur comme situation, assure Mababou Kebe, agent de planification, programmation et recherche pour l’équipe de surveillance de l’état de santé de la population du Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de Laval. Il y a aussi les questions de solitude et les inquiétudes des gens pour leurs proches qui ont beaucoup pesé sur la santé mentale.»
Il croit d’ailleurs qu’un suivi s’impose auprès des établissements et organismes capables d’offrir un service d’aide à cette clientèle.
«De notre côté, on présente les principales préoccupations au directeur de la santé publique et à nos collègues qui sont chargés des interventions, précise-t-il. On fait aussi des suivis au niveau des organismes communautaires qui peuvent utiliser les résultats de cette enquête pour faire des interventions auprès de la communauté.»
Sport et consommation
Le volet sportif a aussi été grandement affecté par la COVID-19. Au total, 48,8 % des Lavallois sondés disent faire moins d’activité physique depuis le début de la pandémie. À l’inverse, seuls 13,7 % d’entre eux disent avoir augmenté le nombre d’activités auxquelles ils prennent part.
«À ce niveau, on voit que l’impact est surtout au niveau des hommes, précise M. Kebe. Les femmes ont été plus nombreuses à déclarer qu’elles avaient augmenté la pratique de l’activité physique [17,5 % c. 9,7 %].»
Les résultats sur la consommation d’alcool sont quant à eux plus encourageants: 15,4 % des habitants de la région ont diminué leur consommation, contre 9,8 % qui l’ont augmenté. Cette deuxième donnée est d’ailleurs inférieure à la moyenne québécoise.
Aspect financier
L’étude a également démontré que de nombreux Lavallois ont connu des difficultés financières lors de la dernière année, et ce, plus que la moyenne québécoise.
29% des citoyens de l’île Jésus disent que la pandémie a entraîné des répercussions sur leur situation financière contrairement à 25,7% pour l’ensemble de la province. Cette fois, ce sont les femmes (30,3 %) qui ont été le plus affectées.
«Cette baisse de revenus peut s’expliquer en partie par la situation d’emploi, puisque près de 7 Lavallois sur 10 ont dit que celle-ci avait été affectée par la pandémie, note l’agent de planification. Les personnes ont aussi dû faire du télétravail [23 %] ou ont tout simplement perdu leur emploi [27,4 %] par la fermeture temporaire ou définitive de leur entreprise.»
Notons que près de 700 Lavallois ont été sondés dans le cadre de cette étude. Ce total grimpe plutôt à 7000 pour tout le Québec.