Un sondage de la firme KPMG au Canada a révélé que 75% des PME ont subi de la fraude interne ou externe au cours de la dernière année.
Pourtant, 87% des entreprises affirment avoir mis en place des programmes pour prévenir, détecter et gérer la fraude. «Si la plupart des entreprises ont adopté des programmes de lutte contre la fraude, bon nombre de ces programmes présentent des lacunes», constate Marilyn Abate, associée au groupe Juricomptabilité et crimes financiers de KPMG au Canada, par voie de communiqué.
L’an dernier, le Centre antifraude du Canada a reçu 90 137 rapports de fraude, ce qui représente des pertes de 530 M$, contre 379 M$ en 2021 et 165 M$ en 2020.
«Les menaces évoluent sans cesse, car les fraudeurs imaginent continuellement des façons de contourner les mesures de prévention mises en œuvre par les organisations, ajoute Mme Abate. Donc, même si les entreprises croient disposer d’un programme antifraude efficace, ce dernier risque d’être piraté. Les entreprises doivent toujours être à l’affût de la prochaine menace.»
Elle affirme que des technologies comme l’intelligence artificielle, l’apprentissage automatique et la biométrie sont des outils efficaces pour prévenir et déceler la fraude, surtout si elles s’ajoutent à un solide cadre de gestion des risques.
Le sondage de KPMG révèle d’ailleurs que les entreprises sont pleinement conscientes qu’elles doivent apporter des changements importants à leur environnement d’exploitation pour gérer leur risque de fraude, puisque 85 % des répondants affirment qu’elles envisagent sérieusement d’investir dans ces nouvelles technologies.
Cryptoactifs
L’utilisation des cryptoactifs ayant augmenté, la fraude liée à ce type d’opération s’est de plus en plus répandue au cours des dernières années.
À l’échelle mondiale, le volume de transactions illicites liées aux cryptomonnaies a atteint un sommet inégalé de 20,6 G$ US en 2022, selon le 2023 Crypto Crime Report du cabinet Chainalysis.
«Les nouvelles méthodes de paiement comme la cryptomonnaie sont souvent plus vulnérables à la fraude, car la réglementation et les contrôles ne sont pas encore clairement fixés, précise KPMG dans son étude. Les échanges de cryptoactifs font l’objet de divers types de fraude, les arnaqueurs promettant des rendements élevés à des victimes trop confiantes.»
Notons que les plateformes d’échange de cryptoactifs sont tenues de s’inscrire auprès des autorités de réglementation canadiennes, mais bon nombre ne l’ont pas fait. Par conséquent, les investisseurs peuvent avoir du mal à déterminer si un échange de cryptoactifs est fiable.
Depuis juillet 2020, l’InfoCentre de la Commission des valeurs mobilières de l’Ontario a enregistré une hausse de 200 % des plaintes liées aux cryptomonnaies.
Autres données
Selon le sondage de KPMG, un peu plus du tiers (35 %) des répondants étaient «fortement d’accord» pour dire que leur entreprise gérait de façon proactive la menace de fraude et le risque associé aux tiers afin d’inspirer confiance aux parties prenantes, et plus de la moitié (52 %) étaient «quelque peu d’accord».
«On peut en déduire que bon nombre d’entreprises estiment encore devoir faire davantage pour s’assurer de la transparence de leurs fournisseurs et sous-traitants, ce qui est essentiel à l’efficacité d’un programme antifraude», souligne Myriam Duguay, associée au groupe Juricomptabilité de KPMG au Canada. (N.P.)