En matière d’emploi, les jeunes de 15 à 24 ans constituent le groupe d’âge le plus durement touché par la présente crise sanitaire.
Voilà ce qu’affirme la présidente-directrice générale de l’Institut du Québec (IDQ), Mia Homsy.
«Les données à ce chapitre sont sans équivoque, déclare-t-elle dans un communiqué publié le 26 novembre. Bien que les 15-24 ans ne représentent que 13 % des travailleurs du Québec, ce groupe populationnel a subi plus de la moitié (53,6 %) des pertes d’emplois survenues au Québec entre octobre 2019 et octobre 2020.»
Cette préoccupante situation n’est pas unique au Québec puisqu’elle s’observe également en Ontario, poursuit-elle.
Faits saillants
Voici les faits saillants titrés du rapport intitulé Marché du travail au Québec: les jeunes durement affectés par la crise:
- Des 107 100 emplois perdus au Québec au cours des 12 derniers mois, près de 60 000 étaient occupés par des 15-24 ans.
- Les jeunes sont plus fortement affectés par les pertes d’emplois à temps plein (86,8 % des emplois perdus ont été récupérés) qu’à temps partiel (93 % récupérés).
- La participation des jeunes Québécois au marché du travail est moins importante cette année: leur taux d’activité a diminué de 2,4 points de pourcentage entre octobre 2019 et octobre 2020, passant de 72 % à 69,6 %. En comparaison, celui des 25 à 54 ans est demeuré presque inchangé avec un taux de 89 %.
- Les non-étudiants de 15-24 ans sont plus touchés que les étudiants par la crise. Cela s’observe par des variations annuelles plus importantes du taux de chômage chez les non-étudiants.
- Près de 70 % des pertes d’emplois chez les 15-24 ans se retrouvent dans les secteurs de l’hébergement et de la restauration, suivis des secteurs de la fabrication (17 %) et de l’information, de la culture et des loisirs (11 %).
Pas que du mauvais
Au net, depuis un an, ce sont 25 000 jeunes qui ont quitté la population active, ce bassin formé des gens en emploi et des chômeurs qui se disent prêts à travailler et qui sont en recherche active d’un emploi.
C’est donc dire qu’ils sont venus gonfler les rangs des personnes dites inactives. On parle ici de jeunes qui, considérant la conjoncture économique, ne sont plus disponibles à l’emploi ou qui ont fait le choix de retourner aux études à temps plein.
«Derrière ce portrait plutôt sombre se profilent tout de même quelques nouvelles encourageantes, constate Mia Homsy. Avant la crise, les besoins en emploi étaient si criants dans plusieurs secteurs d’activité que cela incitait bon nombre de jeunes à ne pas terminer leurs études.»
Puis, elle conclut sur cette note positive: «Si cette crise peut favoriser la poursuite ou le prolongement d’études pour des milliers de jeunes, elle aura au moins engendré des répercussions bénéfiques en leur assurant davantage de résilience face à d’éventuels bouleversement du marché du travail».