Au cours des cinq dernières années et de l’année en cours, 37 428 membres du personnel de soutien scolaire ont démissionné des centres de services scolaires et des commissions scolaires du Québec.
Ces données excluent les départs à la retraite et ont été obtenues par la Fédération du personnel de soutien scolaire (FPSS–CSQ).
Elles proviennent de 61 organismes scolaires sur les 72 que compte la province de Québec, car 11 d’entre eux n’ont pas répondu à la demande.
Le président de la FPSS-CSQ, Éric Pronovost, exprime une profonde préoccupation face à cette situation: «Nous assistons à une crise importante en éducation. Ces démissions massives ont un impact sur la charge de travail des personnes qui restent en place et sur la qualité des services que nous offrons. Pour l’année scolaire en cours, il y a déjà 5516 personnes qui ont quitté le navire, soit près de 70% des démissions totales de l’année précédente et il reste encore 3 mois avant la fin de l’année scolaire. Il y a de quoi s’inquiéter.»
Raisons
«Les raisons derrière cette vague de départs massifs sont variées, souligne M. Pronovost, par voie de communiqué. Le manque de reconnaissance, les conditions de travail précaires, le manque de ressources et la surcharge de travail sont autant de facteurs qui poussent le personnel de soutien scolaire à prendre la décision difficile de quitter leur emploi dans le domaine de l’éducation.»
La FPSS-CSQ souligne que cela met en péril la qualité des services offerts aux élèves.
Les tâches accomplies par le personnel de soutien scolaire sont variées: de la gestion administrative à l’entretien des locaux, en passant par le soutien aux élèves en difficulté. Leur contribution est souvent discrète, mais elle est fondamentale.
La perte de personnes expérimentées et qui détiennent l’expertise est considérable. Lorsqu’il y a des démissions, il faut remplacer et former de nouveau. Il y a un coût important rattaché à cela et le gouvernement devrait aussi en tenir compte, selon la Fédération.
La FPSS-CSQ appelle à une action urgente du ministre de l’Éducation pour résoudre cette crise.
«Malgré les quelques gains obtenus dans les nouvelles conventions collectives, il reste plusieurs éléments sur lesquels il doit agir rapidement pour préserver l’intégrité de notre système d’éducation, insiste le président de la FPSS-CSQ, dans la même communication aux médias. Le personnel de soutien scolaire reste profondément préoccupé par le manque de services aux élèves au quotidien. Cela passe par une reconnaissance adéquate de leur contribution essentielle, nous sommes déterminants en éducation.»
La FPSS-CSQ désire travailler en collaboration avec le ministre de l’Éducation pour trouver des solutions durables à cette crise et garantir un environnement éducatif sûr et stimulant pour toutes et tous. (C.P./IJL)