Les détails ont été dévoilés lundi en présence des principaux acteurs derrière ce projet, destiné à la fois aux jeunes familles, personnes seules et personnes âgées autonomes ou en légère perte d’autonomie.
Intergénérationnel
Représentant le ministre responsable de la Société d’habitation du Québec (SHQ), Sylvain Gaudreault, Léo Bureau-Blouin a confirmé une contribution de près de 12 M$ pour ce projet, qui nécessitera des investissements de l’ordre de 33 M$.
Le député de Laval-des-Rapides a notamment insisté sur la mixité sociale et la solidarité intergénérationnelle, qui distinguent la Coopérative de solidarité du Bois Ellen.
Présidente de cette nouvelle coop, Francine St-Pierre a témoigné des mérites d’un tel concept, elle qui préside également la Coopérative de solidarité intergénérationnelle lavalloise, inaugurée en 2010.
Même son de cloche du côté de Francine Néméh, directrice générale de la Fédération des coopératives d’habitation intermunicipale du Montréal métropolitain.
«Beaucoup plus que du logement social, c’est un projet de vie. Ça favorise le brassage des cultures et des générations», a-t-elle affirmé, soulignant que l’intégration des personnes issues de l’immigration s’en trouvait aussi grandement accélérée.
Un manque cruel
Alors que M. Bureau-Blouin laissait entendre que «trop longtemps, on ne s’est pas assez occupés de logement social à Laval», Mme Néméh a renchéri en déplorant «un manque cruel» de coopérative sur l’île Jésus.
Des quelque 600 coopératives d’habitation recensées à l’échelle métropolitaine, on en compte seulement 27 à Laval, soit un ratio inférieur à 5 %, a-t-elle précisé, ajoutant que l’ex-administration municipale n’était pas très portée sur le développement du logement abordable.
Cela dit, Ville de Laval consent au présent projet de coopérative une contribution de 3,5 M$, à laquelle s’ajoutera une série de largesses fiscales émanantdu plan particulier d’urbanisme [PPU], visant à reconvertir la zone industrielle aux abords de la station de métro de la Concorde.
À cet égard,au momentdu transfert de la propriété au coût de 2,2 M$, la Ville dispensera la Coop de la taxe de Bienvenue.
Quant à la taxe foncière relative à la valeur imposable de l’immeuble, le programme d’allègement fiscal se déclinantsur 5 ans se traduira, à terme, par un congé de taxes équivalant à plus de 600 000 $.
Rentabilité
Une étude récente commandée par la SHQ démontre qu’il est rentable d’investir dans le logement social.
Chaque dollar investi par l’État générerait 2,3 dollars dans l’économie québécoise.
Concrètement, l’ensemble des gens à faible revenu qui jouissent d’un logement abordable disposerait d’un surplus de 152 M$ par année, a notamment indiqué Francine Néméh.
C’est sans compter les économies en coûts sociaux liés aux problèmes d’itinérance, a-t-elle enchaîné.
Densification
Jouxtant au sud le vaste projet de développement résidentiel qui, à terme, abritera 9 bâtiments de 6 à 12 étages et quelque 450 unités d’habitation, la Coopérative de solidarité du Bois Ellen prévoit pour sa part 2 immeubles de 13 et 6 étages, que relieront une salle communautaire, une cour intérieure, une cuisine et une salle à manger.
Ce projet d’habitation a ceci de particulier qu’il confiera à la Coopérative de soutien à domicile de Laval la gestion des repas.
Cette entreprise d’économie sociale sera également appelée à dispenser des services aux personnes âgées et à celles dont la condition physique rend difficile ou impossible l’exécution de certaines tâches domestiques.
Directeur par intérim du groupe de ressources techniques Réseau 2000+, qui soutient ce projet de coopérative d’habitation, Aziz Dennoune a fait savoir qu’un appel d’offres public serait lancé vers la mi-janvier en vue d’une mise en chantier au printemps 2014.
Si tout va comme prévu, les 166 logements sociaux pourraient être livrés à la fin de l’été 2015.