Selon l’enquête annuelle chez les pharmaciens des établissements de santé du Québec (A.P.E.S.), le taux de pénurie s’élevait à 13%, soit six postes non comblés au 1er avril 2021.
À l’échelle provinciale, environ un poste sur cinq (18%) n’étaient pas pourvu.
De plus, l’enquête révèle que 280 postes à temps complet étaient toujours vacants et que 6238 jours de dépannage ont été requis dans la période du 1er avril 2020 au 31 mars 2021.
Cela équivaut à une hausse de 735 jours comparativement à l’année précédente.
L’enquête souligne également que le manque de pharmaciens d’établissement continue de se faire sentir dans toutes les régions du Québec, une pénurie qui perdure depuis 20 ans.
Répercussions
Avec le manque de pharmaciens d’établissement, de nombreux CHSLD n’ont pas de pharmaciens pour prendre en charge la pharmacothérapie des patients et cela est aussi problématique pour les soins de courte durée.
Au Québec, seulement 27% des besoins de soins pharmaceutiques des patients de la clientèle hospitalisée sont couverts en santé mentale.
Comme il y a le vieillissement de la population, la situation pharmaceutique reste préoccupante puisque de nouvelles infrastructures en santé, comme les maisons des aînés, requièrent ces professionnels.
«On devra inévitablement créer des postes dans tous ces milieux pour répondre aux besoins croissants», explique Linda Vaillant, pharmacienne et directrice générale de l’A.P.E.S.
Solutions
Une première étape a été franchie pour lutter contre la pénurie de pharmaciens a été le renouvellement de l’entente de travail le 20 janvier dernier.
Toutefois, l’A.P.E.S devra travailler de concert avec le gouvernement provincial afin de soutenir les efforts d’attraction et de rétention de pharmaciens en établissement.
«On doit cependant s’assurer en tout temps de demeurer compétitif avec les pharmacies privées sur le plan du salaire offert aux pharmaciens salariés, informe le président de l’A.P.E.S et pharmacien François Paradis. Autrement, le réseau de la santé et des services sociaux perdra des candidats.»
L’A.P.E.S conseille que le gouvernement provincial d’augmenter les admissions à la maîtrise, qui est nécessaire pour exercer en milieux de soins aigus, ainsi que le nombre de bourses.
Aussi, elle lui demande de travailler avec les facultés de pharmacie afin de rendre le programme de maîtrise plus accessibles aux étudiants, notamment en leur permettant de suivre le bloc de cours à distance.
Cette dernière demande faciliterait la formation de nouveaux pharmaciens, particulièrement en région. (J.B.)