«Vous n’avez pas le droit de réprimer les nuisances publiques au détriment de ma vie et de ma santé», a-t-elle affirmé en évoquant le projet de règlement qui relègue tout nouvel établissement à caractère érotique dans un secteur industriel et limite à cinq leur nombre.
Impacts majeurs
Rappelant que l’an dernier plus de 10 travailleuses du sexe avaient été assassinées au pays dont 4 au Québec, Mme Wesley a demandé à M. Demers s’il avait l’intention d’«écouter les premières concernées et les groupes qui défendent leurs droits, annuler ce règlement et redonner les permis aux salons de massage de Laval».
Plus tôt, elle avait pris soin d’identifier les «impacts énormes» que subissaient les femmes depuis la fermeture d’une vingtaine de salons en début d’année, à savoir la perte de leur source de revenus, le stress et la dangerosité liés au fait d’être condamnées à travailler dans un environnement changeant, non-sécurisé et isolé.
À l’emploi de Sida-Vie Laval, Maude St-Germain, qui fait de la prévention auprès des travailleuses dans les salons de massage, bars de danseuses et agences d’escortes, abonde dans le même sens.
«La précarité dans laquelle les femmes sont placées peut devenir un facteur de risque à l’exploitation», a-t-elle renchéri tout en s’interrogeant sur les mesures prises par la Ville pour évaluer les impacts qu’auraient ces fermetures massives de salons de massages érotiques sur la
santé et la sécurité de celles qui y travaillaient.
Le maire s’explique
Marc Demers a affirmé qu’il était disposé à les «rencontrer avec Sandra Desmeules [élue responsable de la sécurité civile et publique], les gens du Service de police, d’Urgence sociale et s’il le faut le CISSS [Centre de santé et de services sociaux]» que son administration «n’a pas de préjugés défavorables» envers les travailleuses du sexe et «désire qu’elles soient respectées, bien traitées et idéalement bien rémunérées».
Il a ajouté que l’objectif de la présente démarche visait essentiellement à «structurer et éviter l’exploitation sous quelle que forme que ce soit».
Quant aux 19 des 20 salons de massages érotiques du territoire dont le permis n’a pas été renouvelé dans le temps des fêtes, M. Demers a précisé que cette décision n’a rien à voir avec la nouvelle règlementation que les élus s’apprêtaient à entériner. «Il est difficile pour une administration municipale de renouveler un permis sachant qu’il n’est pas conforme», a-t-il mentionné, faisant valoir que «la majorité des établissements avaient un permis pour massages thérapeutiques».
Adopté séance tenante
À l’issue de la période de questions citoyennes, lorsque le point est apparu à l’ordre du jour, le conseiller de l’opposition officielle, Claude Larochelle, a suggéré que le conseil sursoie à statuer sur le second projet règlement encadrant les établissements à caractère érotique.
Évoquant les interventions entendues plus tôt et l’ouverture exprimée par le maire à s’assoir avec les organismes du milieu, l’élu de Fabreville a soumis à l’assemblée qu’«il serait très sage de reporter à la prochaine séance l’adoption finale de ce règlement pour permettre ces discussions».
Faute d’appui, la proposition fut aussitôt rejetée et le règlement adopté séance tenante.
Seule autre élue indépendante du parti du maire Demers, la conseillère d’Action Laval dans Chomedey, Aglaia Revelakis, a expliqué qu’il ne fallait pas interpréter son silence au conseil comme un désaveu ni à l’égard de M. Larochelle ni des femmes qui dénonçaient et s’opposaient au règlement.
Considérant la très forte majorité du parti au pouvoir, celle qui fut la première élue à proposer la création d’un Conseil des Lavalloises n’a pas cru bon appuyer la proposition de M. Larochelle, sachant que c’était perdu d’avance.
«L’erreur que j’ai faite, c’est de ne pas avoir donné la chance au débat», reconnaît Mme Revelakis qui, si c’était à refaire, agirait autrement.
«Vous n’avez pas le droit de réprimer les nuisances publiques au détriment de ma vie et de ma santé», a-t-elle affirmé en évoquant le projet de règlement qui relègue tout nouvel établissement à caractère érotique dans un secteur industriel et limite à cinq leur nombre.
Impacts majeurs
Rappelant que l’an dernier plus de 10 travailleuses du sexe avaient été assassinées au pays dont 4 au Québec, Mme Wesley a demandé à M. Demers s’il avait l’intention d’«écouter les premières concernées et les groupes qui défendent leurs droits, annuler ce règlement et redonner les permis aux salons de massage de Laval».
Plus tôt, elle avait pris soin d’identifier les «impacts énormes» que subissaient les femmes depuis la fermeture d’une vingtaine de salons en début d’année, à savoir la perte de leur source de revenus, le stress et la dangerosité liés au fait d’être condamnées à travailler dans un environnement changeant, non-sécurisé et isolé.
À l’emploi de Sida-Vie Laval, Maude St-Germain, qui fait de la prévention auprès des travailleuses dans les salons de massage, bars de danseuses et agences d’escortes, abonde dans le même sens.
«La précarité dans laquelle les femmes sont placées peut devenir un facteur de risque à l’exploitation», a-t-elle renchéri tout en s’interrogeant sur les mesures prises par la Ville pour évaluer les impacts qu’auraient ces fermetures massives de salons de massages érotiques sur la
santé et la sécurité de celles qui y travaillaient.
Le maire s’explique
Marc Demers a affirmé qu’il était disposé à les «rencontrer avec Sandra Desmeules [élue responsable de la sécurité civile et publique], les gens du Service de police, d’Urgence sociale et s’il le faut le CISSS [Centre de santé et de services sociaux]» que son administration «n’a pas de préjugés défavorables» envers les travailleuses du sexe et «désire qu’elles soient respectées, bien traitées et idéalement bien rémunérées».
Il a ajouté que l’objectif de la présente démarche visait essentiellement à «structurer et éviter l’exploitation sous quelle que forme que ce soit».
Quant aux 19 des 20 salons de massages érotiques du territoire dont le permis n’a pas été renouvelé dans le temps des fêtes, M. Demers a précisé que cette décision n’a rien à voir avec la nouvelle règlementation que les élus s’apprêtaient à entériner. «Il est difficile pour une administration municipale de renouveler un permis sachant qu’il n’est pas conforme», a-t-il mentionné, faisant valoir que «la majorité des établissements avaient un permis pour massages thérapeutiques».
Adopté séance tenante
À l’issue de la période de questions citoyennes, lorsque le point est apparu à l’ordre du jour, le conseiller de l’opposition officielle, Claude Larochelle, a suggéré que le conseil sursoie à statuer sur le second projet règlement encadrant les établissements à caractère érotique.
Évoquant les interventions entendues plus tôt et l’ouverture exprimée par le maire à s’assoir avec les organismes du milieu, l’élu de Fabreville a soumis à l’assemblée qu’«il serait très sage de reporter à la prochaine séance l’adoption finale de ce règlement pour permettre ces discussions».
Faute d’appui, la proposition fut aussitôt rejetée et le règlement adopté séance tenante.
Seule autre élue indépendante du parti du maire Demers, la conseillère d’Action Laval dans Chomedey, Aglaia Revelakis, a expliqué qu’il ne fallait pas interpréter son silence au conseil comme un désaveu ni à l’égard de M. Larochelle ni des femmes qui dénonçaient et s’opposaient au règlement.
Considérant la très forte majorité du parti au pouvoir, celle qui fut la première élue à proposer la création d’un Conseil des Lavalloises n’a pas cru bon appuyer la proposition de M. Larochelle, sachant que c’était perdu d’avance.
«L’erreur que j’ai faite, c’est de ne pas avoir donné la chance au débat», reconnaît Mme Revelakis qui, si c’était à refaire, agirait autrement.