L’heure est à la grande désillusion au sein de l’organisme Sauvons nos trois grandes îles (STGI).
La présidente fondatrice, Huguette Larochelle, n’est pas tendre envers le gouvernement libéral et ses élus régionaux qu’elle accuse de l’avoir «sciemment trompée au moyen de doubles discours» pendant des années.
Voilà le constat qui se dégage du bilan que l’organisme dresse de l’action politique depuis cette campagne électorale de 2008 où les candidats libéraux avaient fait front commun pour la protection des îles Saint-Pierre, aux Vaches et Saint-Joseph.
Révélation
C’est au début du mois de septembre qu’Huguette Larochelle, qui avait toujours accordé le bénéfice du doute au gouvernement, a déchanté.
Lors d’un entretien avec un fonctionnaire du ministère de l’Environnement proche du dossier, elle apprend que le gouvernement libéral «n’a jamais eu l’intention d’honorer le décret» adopté en 2012, puis renouvelé en 2014.
L’objectif, soutient-elle, était de «calmer le jeu», voire acheter la paix avec ce mouvement citoyen à l’origine d’une pétition de 41 164 signatures en 2010.
Rappelons qu’à quelque mois de l’élection du 4 septembre 2012, le gouvernement libéral avait décrété l’imposition d’une réserve pour fins publiques «jusqu’à son éventuelle acquisition par le ministère […] de gré à gré ou par expropriation».
Silence
Au lendemain de l’échec des négociations entre la Ville et les propriétaires des îles, au début de l’été, STGI s’attendait à ce que le gouvernement reprenne la balle au bond et mène à terme son engagement initial d’acquérir ce patrimoine naturel de 200 hectares pour en faire un parc de conservation.
D’autant que le message des élus régionaux et représentants du Ministère et de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) avait toujours été à l’effet que «le gouvernement a mis de l’argent de côté en plus du Programme financier de la trame verte et bleue», affirme Huguette Larochelle.
Or, depuis que le gouvernement a rejeté l’entente de principe intervenue entre la Ville et et le propriétaire des îles aux Vaches et Saint-Pierre en raison d’une valeur jugée surévaluée, c’est silence radio.
Avec le recul, l’organisme ne tient plus la Ville responsible de cet échec, estimant que celle-ci a été piégée.
«Comme si le gouvernement avait planifié la gestion de l’acquisition des trois îles de manière à ce qu’elle soit impossible à réaliser», écrit-on.
Quant à la présente campagne électorale, le fait que l’archipel Saint-François ne figure plus parmi la courte liste des engagements régionaux des députés libéraux sortants – comme ce fut le cas lors des élections 2008, 2012 et 2014 – ajoute au sentiment de trahison éprouvé par Mme Larochelle, qui l’a incitée à briser le silence.
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