Après plusieurs années de dur labeur, Vincent Desharnais touche enfin à son but, puisqu’il dispute ses premiers matchs dans la Ligue nationale de hockey (LNH) avec les Oilers d’Edmonton.
Âgé de 26 ans, le défenseur lavallois a joué trois saisons complètes avec les équipes professionnelles affiliées au club albertain avant d’obtenir ce rappel.
«La dernière semaine était magique et je n’aurais pu demander mieux, assure-t-il en entrevue au Courrier Laval. J’ai eu un bon temps de glace. Les matchs se sont bien déroulés et l’équipe m’a accueilli à bras ouverts.»
Desharnais a joué son premier match contre les Ducks d’Anaheim. Sa famille avait fait le déplacement pour assister à ses débuts dans la grande ligue.
«Quand je suis embarqué sur la glace pour mon rookie lap durant l’échauffement, les premières personnes que j’ai vues dans les estrades étaient celles de ma famille. J’ai fait plusieurs tours sur la glace et je voyais qu’ils étaient émotifs avec les larmes aux yeux. Même moi sur la glace, j’essayais de ne pas être trop émotif.»
Coïncidence ou pas, Edmonton a remporté ses cinq parties depuis le rappel du défenseur de Fabreville. Il a obtenu trois passes et affiche un différentiel de +5.
Embûches
Vincent Desharnais a eu un parcours atypique pour atteindre la LNH. Avant ses trois premières saisons professionnelles, il avait disputé quatre campagnes dans le circuit universitaire américain.
Après seulement deux matchs avec les Condors de Bakersfield dans la Ligue américaine de hockey (LAH), il a subi une commotion à l’entraînement.
«La commotion s’est développée en crise d’anxiété et dépression, note-t-il. Je me suis beaucoup questionné sur ce que je voulais faire dans la vie et si le hockey était vraiment cela. Je ne savais pas où je m’en allais. Je suis habituellement quelqu’un de toujours souriant, mais c’était difficile.»
Durant cette période sombre, une chose ressortait: il oubliait tous ses soucis dès qu’il chaussait les patins et retournait sur la patinoire.
«Je suis allé dans la ECHL et les coachs m’ont vraiment aidé à avoir du fun en simplifiant le jeu pour moi, explique-t-il. Ils me disaient de m’amuser et que le reste allait venir. J’ai gardé cette mentalité-là jusqu’à aujourd’hui. Chaque jour, je me lève en me disant que je vais avoir du plaisir et travailler pour être meilleur.»
Il souligne aussi «le soutien incroyable» de sa famille et ses amis qui l’ont accompagné dans les moments difficiles.
S’établir
Le prochain défi de Vincent Desharnais sera de prouver aux Oilers d’Edmonton qu’ils peuvent lui faire confiance sur une base quotidienne et qu’il ne mérite pas d’être rétrogradé dans la LAH.
«Pour le moment, je ne pense pas trop au futur, assure-t-il. Je veux juste me concentrer à m’établir comme un joueur de la LNH. Je veux que l’organisation sache que je peux jouer ici à tous les soirs et que je peux les aider à gagner. Si je pense trop loin, je ne me concentrerai pas sur les petits détails qui me permettent d’avoir une recette gagnante.»
Il ne cache toutefois pas qu’il pense au match du dimanche 12 février qui opposera son équipe aux Canadiens de Montréal. La rencontre aura lieu au Centre Bell.
«Ce serait un autre beau cadeau à ma famille et mes amis, affirme-t-il en riant. C’est encore très loin et plusieurs choses peuvent se passer d’ici là. Je vais me concentrer sur les prochains matchs et on verra comment ça va se passer.»