Des voisins de la maison patrimoniale Saint-Pierre, située en retrait de la rue des Patriotes dans le Vieux-Sainte-Rose, souhaitent que la Ville sécurise les lieux d’ici à ce que le site soit aménagé, voire en interdire l’accès après 22h sous peine d’amende.
Le Courrier Laval s’est entretenu avec deux d’entre eux, qui craignent le pire.
«On y allume régulièrement des feux de camp à ciel ouvert à proximité de cette maison historique qui ne demande qu’à s’embraser», déplore André Labelle.
Un des deux emplacements des feux de camp dans le boisé qui jouxte le terrain de la maison patrimoniale Saint-Pierre/Filiatreault en bordure de la rivière des Mille Îles. (Photo gracieuseté)
Ça se passe dans la clairière du boisé de grande valeur écologique acquis par la Municipalité au coût de 845 000 $ en 2020 dans le cadre de la Trame verte et bleue du Grand Montréal. Une acquisition qui permettait de prolonger la berge des Baigneurs et de la relier éventuellement à la maison Saint-Pierre au moyen d’une passerelle aménagée sur pilotis dans ce secteur inondé chaque printemps.
Plaintes
Un résident du secteur, qui requiert l’anonymat, a alerté les autorités à quelques reprises cette année dont le 27 avril où ses appels sont demeurés vains.
«On ne devrait pas tolérer ça», dit celui qui a porté plainte en haut lieu. Au téléphone, il ne manque de rappeler l’interdiction de faire des feux en forêt ou à proximité que le gouvernement du Québec avait décrétée à la fin du mois de mai alors que la région Nord-du-Québec brûlait littéralement.
Début juin, il est tombé par hasard sur une demi-douzaine de cartouches vides de fusil de calibre 12 qui se trouvaient à quelques pieds d’un tas de cendres. L’événement a été aussitôt rapporté au Service 311, photo à l’appui.
Toujours en juin, une des boîtes à fleurs en bois qui ornaient la façade de la maison patrimoniale avait été déplacée dans le boisé. L’an dernier, des «feux d’artifices éclataient à tour de bras» sur le site de la maison ancestrale, poursuit le citoyen, précisant toutefois que le problème s’est estompé depuis.
Quant à l’ex-conseillère municipale Virginie Dufour, elle rappelle avoir fait démanteler en 2021 un campement dans la partie du boisé jouxtant la propriété.
Présence policière
Face à cet enjeu de sécurité, la conseillère élue dans Sainte-Rose, qui est également responsable des dossiers d’arts et de culture, Flavia Alexandra Novac, affirme que les Services de police, de sécurité incendie, de la gestion des immeubles et des travaux publics veillent au grain.
Interpellée le 18 juillet par André Labelle dans un échange de courriels où les élus de Parti Laval et le Courrier Laval étaient en copie conforme, Mme Novac soulignait qu’une présence policière est exercée depuis le début de l’été. «La patrouille à vélo est active jusqu’à 23h et par la suite, c’est la gendarmerie qui assure les patrouilles de nuit», écrit-elle, ajoutant que «plusieurs avertissements ont été donnés».
Caméra de surveillance
Après été informée que «certains ornements de la maison» avaient été déplacés, la Ville a pris soin de ranger à l’intérieur les bacs à fleurs et s’est «assurée que le système de caméra sur les lieux enregistre afin d’assurer une surveillance accrue».
À cet égard, les Travaux publics ont été mandatés d’installer sur le terrain une affiche avisant les passants que le site est équipé de caméra de surveillance, mentionne-t-elle.
«La maison est munie d’un système d’alarme fonctionnel qui envoie un message en cas d’intrusion. Aucune situation de ce genre n’a été signalée», fait également valoir la conseillère municipale.
Du côté de l’Association des amis et citoyens du Vieux-Sainte-Rose, dont l’une des missions vise la préservation et la mise en valeur du patrimoine architectural et culturel du secteur, on se dit rassuré.
«La maison Saint-Pierre est celle qui nous inquiète le moins parce qu’elle appartient à la Ville de Laval et que [celle-ci] a pris des mesures pour la protéger», indique le président Richard Cloutier qui a bon espoir de voir démarrer «rapidement» les travaux de restauration.