Un style féminin, unique, hors de l’ordinaire, glamour et portable tous les jours, voici comment la designer de mode Vickie Joseph définit ses créations. Quelques jours après sa présentation à la Semaine de la Mode de Montréal, la Lavalloise revient sur l’aventure !NU.I, sa marque de commerce.
«J’ai toujours été passionnée de la mode. Depuis que j’ai cinq ans, j’étais en admiration devant les femmes. Je feuilletais les magazines de ma mère», se souvient la résidente de Sainte-Dorothée. Plus de 25 ans plus tard, c’est dans son atelier, à l’arrière-boutique située à Sainte-Dorothée, que la créatrice planche aujourd’hui sur ses propres collections.
Cheminement
Après dix ans en tant que représentante dans le domaine de la mode, la mère de deux enfants décidait, il y a cinq ans, de se lancer.
«Au début, je faisais les pièces chez moi et j’organisais des ventes tous les trois mois.» Rapidement, elle décèle un intérêt qui la pousse à aller plus loin, et à lancer sa propre marque. «!NU.I, en anglais, se lit new eye, pour nouvelle vision, nouvelle façon de voir les choses», explique-t-elle.
À travers son projet, Vickie Joseph espère redonner l’envie aux femmes de s’habiller, de redevenir féminine. «Aujourd’hui, on est toujours trop casual, regrette-t-elle. Avant, quand les femmes sortaient, elles étaient vraiment élégantes.»
Expériences de vie
Pour créer des collections, qui ne sortiront qu’un an plus tard, la designer s’inspire de ce qui l’entoure.
«Mes amis, ma famille, un livre, un film, un voyage ou un lieu, toute expérience de vie est susceptible d’être une inspiration», explique-t-elle. Un fonctionnement à l’image de sa dernière collection d’automne, au style tribal luxurieux, inspiré de la visite d’un hôtel californien.
Coton, laine, soie, chiffon, jersey et paillettes, les matériaux s’entremêlent. «J’aime les matières, les couleurs et travailler les imprimés.» Ainsi, sur les étagères de sa boutique, un chemisier blanc côtoie une cape en imprimé girafe et une robe au style plus osé.
Se faire un nom
Comme dans beaucoup de domaines artistiques, la mode est un secteur d’activité où il n’est pas évident de percer.
«Il faut se faire connaître par la clientèle et par l’industrie. Ce n’est pas facile», concède la designer. Consciente qu’il lui faudra prouver son talent à chaque représentation, la femme d’affaires mise sur la visibilité.
«Petit à petit, on parle de nous», dit-elle en montrant les magazines féminins ayant photographié certaines de ses pièces. Loulou, Clin d’œil, Châtelaine, Marie-Claire, Elle, Flare, les publications s’additionnent sur le comptoir. «Et mes vêtements ont été portés par Cœur de Pirate, Isabelle Racicot, Varda et Émilie Bégin», ajoute-t-elle.
Projets
Déjà distribuée au Québec et en Ontario, la Lavalloise espère traverser les frontières et rêve d’une carrière internationale.
«Mon rêve ultime serait d’ouvrir plusieurs boutiques partout dans le monde», avoue celle qui admire le couturier de Chanel, Karl Lagerfeld.
Dans un avenir plus proche et après deux passages à la Semaine de la mode de Montréal et un au Festival de la mode, elle partira dans quelques jours pour Boston et Ottawa avant de s’envoler vers la London Fashion Week.
De plus, la jeune femme d’origine haïtienne souhaite élargir son réseau de distribution et son éventail de produits. «À partir du 25 septembre, les gens pourront acheter en ligne. Et j’aimerais aussi designer mes propres accessoires, chaussures et bijoux». En attendant, Vickie Joseph planche sur la collection d’automne 2012-2013, avant d’envoyer ses idées vers Hong Kong, où est réalisée la production.