«Je suis fière de voir qu’on ne les oublie pas», dit celle qui perdait, il y a 34 ans, son premier conjoint, Denis Rivard, lors d’une mutinerie à l’Institut Archambault.
Le 25 juillet 1982, à ce pénitencier de Sainte-Anne-des-Plaines, la rébellion des prisonniers avait fait cinq victimes, dont trois agents correctionnels.
Accompagnée de son époux, de leur fille et petite-fille âgée d’à peine quelques mois et de Pierre Rivard, le frère de Denis, Mme Giroux n’a jamais, au fil des ans, manqué cette traditionnelle cérémonie qui se déroule chaque premier samedi de novembre.
La famille de feu Serge Delorme, dernier agent correctionnel à avoir perdu la vie au Québec en 1983, assistait également à la cérémonie que célébrait en l’église Saint-Vincent-de-Paul l’aumônier du Centre fédéral de formation, Alain Ferron.
Pour l’occasion, neuf cierges ont été allumés à la mémoire d’autant de membres du Service correctionnel du Canada morts dans l’exercice de leurs fonctions au Québec.
À travers le pays, on déplore la mort de 34 membres du personnel du SCC en 180 ans d’histoire.
«Ils sont toujours vivants»
Représentant le Regroupement des employés retraités du SCC, sous l’impulsion duquel cette initiative commémorative a vu le jour il y a de cela de nombreuses années, Françoise Labonté a fait la lecture de l’inspirant poème de Martin Gray: «Ils sont toujours vivants».
Le célèbre auteur y fait part de sa certitude à l’effet que les disparus continuent de vivre en chacun de ceux et celles qui les ont chéris et aimés.
«[…] Être fidèle à ceux qui sont morts,
C’est vivre comme ils auraient vécu, c’est les faire vivre en nous.
C’est transmettre leur visage, leur voix, leur message aux autres.
Ainsi, la vie des disparus germe sans fin.
[…] Ce que sais seulement
C’est que la mort ne détruit pas l’amour que l’on portait
à ceux qui ne sont plus.
Je le sais parce que tous les jours je vis avec les miens.
[…] Ce que je sais enfin, c’est que l’amour, le bien, la fidélité et l’espoir
Triomphent finalement toujours du mal, de la mort et de la barbarie […]».
Au son des cornemuses
Après la liturgie, la cérémonie s’est poursuivie à l’extérieur en présence du Corps de cornemuses et de tambours de la Gendarmerie royale du Canada et de la garde d’honneur du Service correctionnel du Canada.
Ce contingent très protocolaire a ouvert le défilé sur le boulevard Lévesque, conduisant les membres des familles des officiers décédés, retraités et membres toujours actifs du SCC et les invités jusqu’au cénotaphe, situé sur le terrain du Centre d’apprentissage et de perfectionnement du personnel du Service correctionnel du Canada, à deux pas de l’église.