Valérie Hamel, mieux connue dans le domaine de la bd sous le nom de Velm, lance, en une seule édition, les trois tomes de la série La première. Les histoires d’amour et de peines d’amour d’Eve, Xavier et Alex , jeunes adultes en quête d’identité, se voient ainsi racontées en un seul et même ouvrage, en couleur celui-là.
«La colorisation, c’était un défi pour moi, mais je suis très heureuse du résultat, déclare la résidente de Chomedey. J’ai choisi des couleurs sobres et douces pour conserver l’esthétique mature.»
C’est que, pour elle, le dessin, ce n’est pas qu’enfantin: «C’est malheureux que beaucoup n’associent la bande dessinée qu’à l’enfance. Ça explique peut-être le fait que j’ai dessiné un pénis en première page!»
C’est justement cette image de Xavier et Eve, nus dans un lit, qui a été le premier flash à partir duquel le reste de l’histoire s’est développée. «Ce fut de l’improvisation pour le reste. Je nourrissais un Webcomic (bande dessinée sur le Web), 10 pages à la fois, en ne sachant pas toujours où j’allais.»
L’autrice a d’abord opté pour l’autopublication. Par la suite, l’éditeur Michel Quintin lui a fait signe: «Un moment qui change une vie, dit-elle. Quand on m’a proposé d’éditer mes trois tomes, séparément en premier lieu et en version intégrale ensuite, ça m’a sortie de ma zone de confort. Comme je suis plutôt introvertie, c’est un défi de faire des entrevues et des sessions de dédicace. Toutefois, les rencontres avec les lecteurs, ça me permet de constater que ce que je fais touche les gens. Ça me rend fière. J’apprends à me découvrir avec toute cette aventure, un peu comme le fait Xavier dans l’histoire.»
Clins d’œil lavallois
«Mes personnages, ce sont comme des amis, confie-t-elle, lorsqu’on lui demande s’ils lui manquent. J’ai vécu avec eux plusieurs années à temps plein. J’ai été déprimée quand j’ai dû les quitter. Après la parution de La première. L’intégrale, je crois bien que leur histoire est bel et bien terminée. Quant à savoir s’ils renaîtront un jour, on ne peut jamais dire jamais.»
L’histoire se situe dans un quartier qui rappelle Chomedey, avec son école Saint-Maxime carrément illustrée en page 90. «C’est un endroit emblématique pour moi. C’est là où j’ai rencontré mon amoureux.»
Celle qui a fait ses études en dessin animé au Cégep du Vieux -Montréal n’a pas passé sa tendre jeunesse à lire des bandes dessinées. «J’ai commencé en 2013, alors que j’allais au Cégep. Je suis tombée en amour avec L’ostie d’chat. J’ai tout de suite su que la bande dessinée m’allait mieux que le dessin animé. Ça répondait à toutes mes questions», précise-t-elle. Quant au dessin, il est arrivé tard dans sa vie. «Très jeune, je dessinais beaucoup. Ma grand-mère, artiste dans l’âme, m’a poussée à raconter mes journées en dessinant.»
Ce qui compte pour Velm, c’est que la lecture de ses œuvres permette de se détendre et de se divertir: «Je veux que ça reste léger, même quand c’est triste. Je ne veux pas faire la morale à qui que ce soit.»
L’artiste présentera à l’automne 2020 le deuxième tome de la bande dessinée jeunesse Agraoba. Il fait suite au premier, intitulé Le grand retour, qui met en scène une petite fille qui reçoit en héritage un vieux bateau pirate et une moitié de carte au trésor.