«On ne peut jamais présumer de la défaite, dit-il. Il y avait beaucoup d’indécis le jour des élections, encore plus qu’en 2009. Souvent, les gens vont voter pour le même parti que le candidat à la mairie. J’en veux pas à personne. Pendant 12 ans, j’ai respecté la démocratie et je vais le faire encore cette année. Il y a quand même des choses pires que ça dans la vie…»
Le deuil, il l’a vécu en posant des petits gestes, comme l’annulation d’une ligne téléphonique à la maison réservée aux citoyens ou en allant remettre son portable à l’hôtel de ville. Le recul, lui, se fera lui au loin, sous le soleil, pour les quatre prochains mois.
«Je vais aller me vider la tête, m’apaiser l’âme et le coeur. Il faut que j’assume pleinement la séparation, le divorce d’avec le conseiller municipal. Ça me colle à la peau», confie M. Robillard, ajoutant qu’il avait Sainte-Rose gravé sur le cœur.
Avant de quitter, il entendait rencontrer Virginie Dufour, la nouvelle conseillère, afin de lui remettre les dossiers qu’il a accumulés durant ses trois mandats. «Pour moi, cela va de soi.»
Projets futurs
Interrogé sur ses projets futurs et sur son intention de revenir dans l’arène politique, l’homme ne se prononce pas encore. «Je ne suis pas rendu là dans mon cheminement personnel. Je m’en vais réfléchir. Les projets, je verrai ça à mon retour», lance-t-il. Invité à énumérer ses meilleurs souvenirs durant ses années au conseil municipal, il souligne le passage de la Route verte le long de la rivière des Mille Îles, l’aménagement sportif au parc Roi-du-Nord et l’agrandissement du chalet à ce même parc. Ses regrets? «Que le couvent des Sœurs soit passé aux mains du privé. Mais il n’y avait aucune ouverture politique dans ce dossier-là», laisse-t-il tomber. Ne pas avoir eu le temps de mener à terme un projet de réaménagement majeur sur la berge des Baigneurs et le report des travaux sur le boulevard Sainte-Rose, entre la voie ferrée et le boulevard Archambault, lui viennent aussi à l’esprit. «C’est la seule section dans le quartier qui est encore à l’état de rang. Les travaux devaient se faire en 2013 et ils ont été reportés en 2014», mentionne M. Robillard, visiblement mécontent. En analysant les résultats d’élections, il sait que le spectre de Gilles Vaillancourt et toutes les allégations amenées devant la commission Charbonneau ont fait mal à sa candidature. Des trois anciens du Pro des Lavallois qui briguaient les suffrages à titre d’indépendant, seul Jacques St-Jean, dans Saint-François, a réussi à conserver son poste, mais par très peu de votes devant Bintou Toure, du Mouvement lavallois. «Ça n’explique pas tout, mais la défaite est en partie à cause de ça. Tous les gens ont été éclaboussés à plus ou moins grande intensité. Ça sûrement eu un effet…», conclut-il.