Le décès subit du conseiller municipal Gilbert Dumas, emporté par une crise cardiaque le 20 août, provoquera une première élection partielle municipale en plus de 30 ans à Laval.
Selon nos sources, les électeurs du district Marc-Aurèle-Fortin (situé au nord de l’île Jésus entre les autoroutes 13 et 15) seront appelés aux urnes le dimanche 24 novembre pour élire le successeur à M. Dumas. «La date officielle sera annoncée lors du prochain conseil municipal du 10 septembre prochain», se limite à dire la responsable des affaires publiques à la Ville, Anne-Marie Braconnier.
Si la date du scrutin du 24 novembre s’avérait, la campagne électorale pour pourvoir le poste de conseiller du district numéro 19 s’amorcerait le vendredi 11 octobre, soit 45 jours avant le jour du vote.
Loi sur les élections
Lorsqu’un poste au conseil municipal devient vacant plus de 12 mois avant la date prévue du prochain scrutin général, le greffier de la Ville est tenu de déclencher une élection partielle afin de le combler.
Ainsi, la Loi sur les référendums et les élections dans les municipalités (LERM) prévoit que le directeur du Service du greffe, qui fait office de président d’élection, fixe la date du scrutin partiel, un dimanche, au plus tard quatre mois après avoir déposé au conseil l’avis de la vacance.
Théoriquement, la greffière de la Ville, Valérie Tremblay, pourrait repousser le scrutin jusqu’au dimanche 5 janvier 2020.
En-deçà de 12 mois
Dans le cas où le poste d’un élu devient vacant moins de 12 mois avant le jour des élections générales municipales, il appartient au conseil municipal de choisir de tenir ou non une élection partielle.
Ainsi, la démission en pleine disgrâce du maire Gilles Vaillancourt le 9 novembre 2012, à un an moins six jours des élections du 3 novembre 2013, n’avait pas nécessité d’élection partielle. Idem pour le décès de l’ex-conseillère du Marigot et présidente du conseil municipal, Francine Légaré, emporté par un cancer à l’âge de 57 ans en juin 2013.
Dernières partielles
Il faut remonter plus de 30 ans dans le passé pour se rappeler la dernière élection partielle municipale à Laval.
Le 5 février 1989, Pierre-Yves Pothier du Parti Lavallois avait battu par près de 300 voix la candidate du parti au pouvoir, le PRO des Lavallois, Pierrette Lavigne. Le représentant de l’opposition succédait ainsi au conseiller indépendant démissionnaire du district Du Souvenir, Eddie Vlasbloom.
Trois ans plus tôt, le 4 mai 1986, Richard Goyer, candidat du PRO des Lavallois, avait remporté la partielle dans le district Saint-Martin rendue nécessaire à la suite du décès de son père, Raymond Goyer. Une victoire à l’arraché aux dépens du chef du Parti de l’Unité Lavalloise, Pierre Aubry, défait par 38 voix. Le parti de Claude Ulysse Lefebvre conservait alors un 23e siège sur une possibilité de 24 au conseil municipal.
Enfin, il y aura 35 ans le 11 novembre, Robert Plante assurait la victoire au PRO des Lavallois lors d’une élection partielle dans Laval-Ouest, l’emportant par une majorité de plus de 900 voix sur le candidat du Parti de l’Équipe Paiement, Gérald Jodoin.
Succédant à Guy Ricard, qui avait démissionné après avoir été élu député conservateur aux élections fédérales de 1984, M. Plante est demeuré en poste pendant 25 ans, soit jusqu’à ce qu’il tire sa révérence à l’automne 2009.
Aujourd’hui âgé de 86 ans, Robert Plante, qui assistait aux funérailles de Gilbert Dumas le 31 août, passera à l’histoire comme le seul élu du PRO des Lavallois à avoir systématiquement refusé de servir de prête-nom de 1996 à 2010, avait-on appris à la commission Charbonneau qui a enquêté sur la collusion, la corruption et les dons politiques illégaux au cours de cette période de 15 ans.