Le conseil d’administration du Centre de santé et de services sociaux de Laval (CSSS) a adopté le 16 décembre 2010 une politique alimentaire conforme au Cadre de référence du ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec.
«Il y a encore des travaux à faire d’ici mars 2012, mais certaines choses sont réalisées. La quantité de sodium a été analysée dans les soupes. Nous avons diversifié la variété de fruits et légumes et éliminé les fritures», déclare la chef des activités d’alimentation de l’Hôpital de la Cité-de-la-Santé, Nadia Tadros.
«Toutes les recettes sont analysées avec le fichier canadien, qui propose des tables de composition des aliments. C’est un travail de moine», explique Mme Tadros, indiquant que la base de données du CSSS répertorie plusieurs centaines de recettes.
En avance
«On est très proactif au CSSS, on n’a pas attendu la politique gouvernementale. Nous produisons beaucoup, car c’est plus facile de contrôler le contenu lorsqu’il est fait maison», dit Mme Tadros.
Les cuisiniers font leurs bouillons maison, ainsi que le yogourt et l’ensemble des desserts au lait. «Nous sommes un peu granolas», commente la responsable de l’application de la politique alimentaire au CSSS.
«Tous nos plats ne sont pas mauvais au regard du nouveau plan. Nous en revoyons certains comme les lasagnes qui, avec la viande, le cottage et le fromage gratiné, sont trop riches.»
Produits d’origine
Le jambon et les autres viandes de salaison seront remplacés par de la viande franche ou des légumineuses. «Nous réduisons aussi tous les bouillons commerciaux. On travaille davantage avec des produits d’origine», dit Mme Tadros.
«On utilise de l’huile de canola, plutôt que de la margarine qui est modifiée. Les mets sont relevés avec des fines herbes», poursuit-elle.
Achat local
Tenu par des contrats d’achats en gros, le CSSS «essaie de s’approvisionner localement, mais cela ne doit pas coûter plus cher», fait remarquer Mme Tadros.
«Tout l’automne, nous avons acheté des pommes chez un producteur de l’île Jésus. Bientôt, ce sera l’époque des petits fruits», dit-elle.
Le CSSS dispense 3000 repas par jour. Le coût unitaire des denrées par jour et par patient est de 2 $ et de 6 $ environ, si l’on ajoute la main d’œuvre.
Les machines automatiques
Les équipes ne se sont pas encore attaquées aux distributeurs de chips. Les boissons gazeuses seront aussi disponibles jusqu’en mars 2012.
«Il faut arrimer tout le monde, les concessionnaires, le casse-croute et la boutique des bénévoles», affirme Mme Tadros, qui entrevoit une baisse des revenus au début.
Pour elle, le plus important reste la clientèle, souvent vulnérable, des établissements de santé. «Il faut pouvoir garder une flexibilité et offrir une pointe de tarte à quelqu’un qui retrouvera ainsi son sourire ou son appétit», conclut Nadia Tadros.