Ce sera le vendredi 15 octobre que se déroulera la 32e Nuit des sans-abri en mode hybride, soit dans le stationnement du collège Montmorency et sur le Web, sous le thème de «Voir derrière les apparences».
La Nuit des sans-abri est un événement pour tous ceux qui veulent en apprendre davantage sur l’itinérance et l’instabilité résidentielle.
Des ressources afin d’obtenir de l’aide seront aussi disponibles sur place.
Également, sept kiosques avec une fonction particulière seront à la disposition du public afin de faire de la sensibilisation sur les deux sujets mentionnés précédemment.
L’un d’eux montrera, sous forme écrite, audio ou vidéo, des témoignages recueillis de personnes touchées par ce problème. Un autre présentera les revendications des 19 organismes faisant partie du Réseau des organismes et intervenants en itinérance de Laval (ROIIL). De la nourriture et des trousses avec du matériel essentiel seront aussi offertes.
Parallèlement, leur page Facebook diffusera des témoignages de personnes anciennement itinérantes ainsi que certains qui le vivent actuellement.
Normalement, l’événement est beaucoup plus important et ne sert pas qu’à la sensibilisation. Josianne Milliard, coordonnatrice de la Nuit des sans-abri à Laval, rapporte que la pandémie a beaucoup affecté l’organisation de l’événement.
«Même si les mesures sanitaires ont été assouplies depuis l’année passée, en comparant l’édition de 2019, disons que l’événement de cette année est loin de ce qu’il avait l’habitude d’être. Par contre, on a réussi à s’adapter et se réinventer. On a axé cette 32e édition sur la sensibilisation.»
Apparences trompeuses
«Il faut se défaire de l’image de l’itinérant qu’on s’attend à croiser au coin de la rue, précise la coordonnatrice de l’événement. Le visage de l’itinérance a changé au fil des ans.»
Les raisons se diversifient chez les gens se retrouvant à la rue, que ce soit des <@Ri>rénovictions<@$p>, un coup de malchance, l’instabilité résidentielle, et plus encore. À Laval, il n’y a pas d’endroits spécifiques où les personnes itinérantes ont tendance à se regrouper. Ils peuvent autant se trouver derrière des commerces ou que faire du canapé d’hôte chez des amis.
Besoins urgents
Le bilan à Laval est préoccupant selon Mathieu Frappier, coordonnateur du projet de Stabilité Résidentielle avec Accompagnement (SRA).
En 2018, le ministère de la Santé et des Services sociaux dénombrait un peu plus d’une centaine de personnes en situation d’itinérance sur l’île Jésus. La pandémie et la crise du logement des deux dernières années auraient doublé ce chiffre, selon lui.
Cependant, il est difficile d’obtenir des données exactes, expliquent selon Josianne Milliard et Mathieu Frappier. Avec le nombre de personnes dans le besoin qui sont envoyées dans des centres d’aide en périphérie ainsi que la complexité du phénomène, il est difficile de quantifier correctement le nombre de personnes touchées.
Présentement, L’Aviron est le seul centre d’hébergement permanent pour les personnes sans domicile fixe. Le refuge, mis en place au début de la pandémie de manière temporaire, a fermé ses portes tout l’été. Or, il est maintenant rouvert. Le ROIIL demande d’ailleurs la pérennité de ce dernier puisque la demande a toujours été présente et perdurera après la pandémie.
«Une chose est sûre, l’itinérance a augmenté et elle est plus compliquée qu’elle ne le paraît», affirme Mathieu Frappier.