Postée devant l’Académie des beaux-arts de Laval, au 204, boulevard Sainte-Rose, l’installation interpelle les passants par la richesse de ses approches sur la thématique de la paix.
«C’est un beau projet dont j’ai eu l’idée en ces temps de guerre, une idée très marquée par l’arrivée des réfugiés syriens qui ont dû laisser tout leur passé de côté», raconte Manon Ruffet, qui a dirigé l’aventure de janvier à juin.
Un superbe passeport dont les pages contiennent les 28 œuvres et autant de textes de l’auteur et cinéaste Gaëtan Lavoie témoigne de l’expérience.
«Les PAV sont une organisation très ouverte aux valeurs universelles, d’affirmer Gaëtan Lavoie, qui collabore régulièrement avec la trentaine de membres de l’organisme. Les artistes expriment chacun ces bouleversements qui touchent à peu près tout le monde.»
Survol d’oeuvres
Chaque créateur était libre d’interpréter le thème comme bon lui semblait, que ce soit la paix intérieure, sociale ou universelle.
La présidente des Passionnés, Francine Gauthier, a d’ailleurs choisi d’illustrer en semi-figuratif et des tons sobres en noir et blanc un état d’esprit serein avec Dénouer, pendant que Suzel Beauchamp a peint L’oiseau de paix en des teintes semblables mais de façon plus abstraite.
Plus loin, dans Cri du coeur, Annette Cormier veille à ce que les centaines de femmes autochtones disparues ou assassinées ces dernières décennies ne tombent pas dans l’oubli, alors que Claire-Marie Gosselin a préféré la symbolique de La Concorde, humble drapeau blanc dressé devant toutes les atrocités.
Dans son diptyque Le langage du silence, Christiane Asselin Roy dispose côte à côte le même village, l’un détruit, l’autre reconstruit, qui a inspiré ces mots à Gaëtan Lavoie: «Le monde peut toujours basculer si l’on n’y prend garde.»
Pour sa part, Carole Boudreau a élaboré une Ode à la joie se déclinant en des tons d’un bleu apaisant et lumineux.
«J’ai voulu marier mon amour de la musique et des concerts en plein air qui sont des rassemblements de monde autour d’une même passion pour exprimer paix sociale et intérieure, dit-elle. Il était important que ça se passe sous un ciel étoilé!»
Après un possible détour par une galerie d’Outremont, les PAV espèrent pouvoir montrer cette exposition inspirante dans la période de Noël en raison de sa thématique de circonstance.