À l’intersection de la 21e et de la 24e avenue, en amont de la rivière, on peut observer le panorama du calvaire des dizaines de sinistrés. Quelques mètres plus loin, en direction de la rivière, de nombreux employés de la Ville arpentent les rues, l’eau jusqu’aux genoux, pour veiller sur les quelques résidents qui n’ont pas évacué leur domicile. Les sacs de compost verts et roses qui flottent autour d’eux donnent l’impression d’une piscine géante où des enfants auraient oublier de ramasser leurs jouets.
« La Ville nous a donnés ces sacs-là par après. Il aurait fallu les placer sous les sacs de sable [qu’on avait déjà empilés] » explique Julie Hamelin qui, armée de son plus grand sourire et de sa combine, est venue aider sa grande amie Shannie Methot. L’eau encercle littéralement la maison au toit bleu où cette jeune mère de famille a grandi. « Je suis née dans cette maison et je n’ai jamais vu ça de toute ma vie. Je ne m’attendais vraiment pas à ça. On était confiant de s’en sortir ».
Rien ne laissait présager que l’eau grimperait de 50 centimètres en moins de deux heures, samedi dernier, raconte Mme Methot devant les pompes qui fonctionnent à plein régime depuis. Si l’eau qui a infiltré son sous-sol s’est finalement résorbée, l’inventaire des pertes est lourd. Elle a fait une croix sur laveuse et la sécheuse, tout ce qui se trouvait dans son garage et son spa, qui a perdu ses ancrages dans la cour.
L’assistance dans la désolation
Malgré tous les efforts déployés pour construire une digue d’une cinquantaine de mètres, les deux amies accompagnées d’une vingtaine de personnes ont prêté main-forte aux voisins d’en face pour ériger la leur.
« Si on avait pas été là, ça leur aurait pris une éternité ». « L’armée est arrivé trop tard. Personne n’a reçu de l’aide icitte », déplore Daniel Aveline, un voisin dont la demeure a été épargnée jusqu’à présent.
Le char de l’armée, parqué à l’intersection de la 21e et 24e avenue, capte l’attention de plusieurs passants. Les deux officiers répondent aux questions de gens et tentent de calmer les ardeurs des résidents exaspérés en justifiant les procédures du régiment.
« J’étais avec ma famille samedi quand on nous a demandé d’arriver à Laval en soirée. On avait déjà des plans, mais on attendait l’ordre de la Ville. On était déjà là pour faire la production de sacs de sable. On était là depuis samedi soir », insiste le lieutenant Taylor Sannes. Rappelons que le maire de Laval Marc Demers a décidé de décréter l’état d’urgence dimanche après-midi.
Chance dans la malchance, Claude St-Onge avait entreposé son canot à moteur chez sa belle-soeur qui vit sur la 19e avenue, l’une des artères les plus inondées du quartier. À bord de son embarcation servant à transporter plusieurs choses en zone quasi-inaccessible, on circule tranquillement, car… on ne voit plus les bornes fontaines. Personne ne se trouve à l’extérieur, c’est le calme plat. Le paysage est surréaliste. Mais les nombreux véhicules submergés nous ramènent vite à la réalité. On remarque que des résidents ont créé des amoncellements de terre pour freiner l’eau, en vain.
« C’est épouvantable, parce que c’est loin d’être parti toute cette eau-là. J’ai l’impression que ça va durer des semaines », craint-il. On ne sait pas encore jusqu’à quand l’état d’urgence sera maintenu à Laval, car les autorités évaluent la situation au jour le jour. Sur le site de Météo Média, on annonce 80 % de probabilités de pluie samedi et dimanche avec des accumulations allant de 20 à 30 mm.
Devant l’inconnu
« Si on peut y retourner, on va le faire. On était bien chez nous », raconte avec les larmes aux yeux Annie D’Ambroise, locataire sur la 19e avenue. Elle et toute sa famille sont revenues sur place récupérer des essentiels de cuisine après avoir évacué les lieux en catastrophe samedi.
« Ils ont sorti le sofa par la fenêtre », raconte sa belle-mère, encore dépassée par les événements. Ces locataires sont reconnaissants de l’aide offert par leur propriétaire, qui leur a permis « d’acheter du temps » pour entreposer plusieurs de leurs biens.
Les assurances de Mme Methot ne risquent pas de couvrir les dommages, comme c’est le cas pour la plupart des assurances disponibles au Canada. Concernant les indemnisations promises par Québec, elle se montre méfiante.
« Je suis perdue. Honnêtement, on ne s’attend pas à grand chose, car on risque d’être déçus en bout de ligne ».
Les sinistrés peuvent recevoir jusqu’à159 208 $ pour réparer les dommages sur leur résidence, selon Radio-Canada. Le gouvernement s’engage aussi à verser une somme aux gens qui ont pris des mesures préventives pour protéger leur demeure. Plus de 700 sinistrés ont soumis une demande d’indemnisation au ministère de la Sécurité publique.
En attendant de connaître la suite des choses, l’entraide se poursuit. La maison de la famille de Laval-Ouest distribue des petits plats maison chaque jour aux sinistrés. Mme Methot s’est même portée volontaire pour en livrer à bord d’un petit bateau gonflable. Mais avant d’entamer sa tournée, Mme Methot prend le temps d’offrir une bière à son amie et de porter un toast tout simple. « Je pense qu’on en méritait une! », s’exclame-t-elle en riant, avant de prendre la pose pour la photo accompagnant cet article.
À l’intersection de la 21e et de la 24e avenue, en amont de la rivière, on peut observer le panorama du calvaire des dizaines de sinistrés. Quelques mètres plus loin, en direction de la rivière, de nombreux employés de la Ville arpentent les rues, l’eau jusqu’aux genoux, pour veiller sur les quelques résidents qui n’ont pas évacué leur domicile. Les sacs de compost verts et roses qui flottent autour d’eux donnent l’impression d’une piscine géante où des enfants auraient oublier de ramasser leurs jouets.
« La Ville nous a donnés ces sacs-là par après. Il aurait fallu les placer sous les sacs de sable [qu’on avait déjà empilés] » explique Julie Hamelin qui, armée de son plus grand sourire et de sa combine, est venue aider sa grande amie Shannie Methot. L’eau encercle littéralement la maison au toit bleu où cette jeune mère de famille a grandi. « Je suis née dans cette maison et je n’ai jamais vu ça de toute ma vie. Je ne m’attendais vraiment pas à ça. On était confiant de s’en sortir ».
Rien ne laissait présager que l’eau grimperait de 50 centimètres en moins de deux heures, samedi dernier, raconte Mme Methot devant les pompes qui fonctionnent à plein régime depuis. Si l’eau qui a infiltré son sous-sol s’est finalement résorbée, l’inventaire des pertes est lourd. Elle a fait une croix sur laveuse et la sécheuse, tout ce qui se trouvait dans son garage et son spa, qui a perdu ses ancrages dans la cour.
L’assistance dans la désolation
Malgré tous les efforts déployés pour construire une digue d’une cinquantaine de mètres, les deux amies accompagnées d’une vingtaine de personnes ont prêté main-forte aux voisins d’en face pour ériger la leur.
« Si on avait pas été là, ça leur aurait pris une éternité ». « L’armée est arrivé trop tard. Personne n’a reçu de l’aide icitte », déplore Daniel Aveline, un voisin dont la demeure a été épargnée jusqu’à présent.
Le char de l’armée, parqué à l’intersection de la 21e et 24e avenue, capte l’attention de plusieurs passants. Les deux officiers répondent aux questions de gens et tentent de calmer les ardeurs des résidents exaspérés en justifiant les procédures du régiment.
« J’étais avec ma famille samedi quand on nous a demandé d’arriver à Laval en soirée. On avait déjà des plans, mais on attendait l’ordre de la Ville. On était déjà là pour faire la production de sacs de sable. On était là depuis samedi soir », insiste le lieutenant Taylor Sannes. Rappelons que le maire de Laval Marc Demers a décidé de décréter l’état d’urgence dimanche après-midi.
Chance dans la malchance, Claude St-Onge avait entreposé son canot à moteur chez sa belle-soeur qui vit sur la 19e avenue, l’une des artères les plus inondées du quartier. À bord de son embarcation servant à transporter plusieurs choses en zone quasi-inaccessible, on circule tranquillement, car… on ne voit plus les bornes fontaines. Personne ne se trouve à l’extérieur, c’est le calme plat. Le paysage est surréaliste. Mais les nombreux véhicules submergés nous ramènent vite à la réalité. On remarque que des résidents ont créé des amoncellements de terre pour freiner l’eau, en vain.
« C’est épouvantable, parce que c’est loin d’être parti toute cette eau-là. J’ai l’impression que ça va durer des semaines », craint-il. On ne sait pas encore jusqu’à quand l’état d’urgence sera maintenu à Laval, car les autorités évaluent la situation au jour le jour. Sur le site de Météo Média, on annonce 80 % de probabilités de pluie samedi et dimanche avec des accumulations allant de 20 à 30 mm.
Devant l’inconnu
« Si on peut y retourner, on va le faire. On était bien chez nous », raconte avec les larmes aux yeux Annie D’Ambroise, locataire sur la 19e avenue. Elle et toute sa famille sont revenues sur place récupérer des essentiels de cuisine après avoir évacué les lieux en catastrophe samedi.
« Ils ont sorti le sofa par la fenêtre », raconte sa belle-mère, encore dépassée par les événements. Ces locataires sont reconnaissants de l’aide offert par leur propriétaire, qui leur a permis « d’acheter du temps » pour entreposer plusieurs de leurs biens.
Les assurances de Mme Methot ne risquent pas de couvrir les dommages, comme c’est le cas pour la plupart des assurances disponibles au Canada. Concernant les indemnisations promises par Québec, elle se montre méfiante.
« Je suis perdue. Honnêtement, on ne s’attend pas à grand chose, car on risque d’être déçus en bout de ligne ».
Les sinistrés peuvent recevoir jusqu’à159 208 $ pour réparer les dommages sur leur résidence, selon Radio-Canada. Le gouvernement s’engage aussi à verser une somme aux gens qui ont pris des mesures préventives pour protéger leur demeure. Plus de 700 sinistrés ont soumis une demande d’indemnisation au ministère de la Sécurité publique.
En attendant de connaître la suite des choses, l’entraide se poursuit. La maison de la famille de Laval-Ouest distribue des petits plats maison chaque jour aux sinistrés. Mme Methot s’est même portée volontaire pour en livrer à bord d’un petit bateau gonflable. Mais avant d’entamer sa tournée, Mme Methot prend le temps d’offrir une bière à son amie et de porter un toast tout simple. « Je pense qu’on en méritait une! », s’exclame-t-elle en riant, avant de prendre la pose pour la photo accompagnant cet article.