Un nouveau rapport publié aujourd’hui par la Société canadienne du cancer (SCC) montre que le nombre de personnes ayant ou ayant eu un cancer au pays continue de grimper, et dépasse maintenant 1,5 million.
Cette prévalence, qui était auparavant estimée à 1 million il y a 10 ans, qui résulte à la fois d’une survie améliorée et d’une incidence accrue, suscite un mélange d’optimisme et de préoccupations.
Le rapport, intitulé Statistiques canadiennes sur le cancer : Rapport spécial 2022 sur la prévalence du cancer, a été élaboré par le Comité consultatif des statistiques canadiennes sur le cancer en collaboration avec la SCC, Statistique Canada et l’Agence de la santé publique du Canada.
Le rapport mentionne qu’au début de 2018, un diagnostic de cancer avait été posé dans les 25 années précédentes chez environ 1,5 million de personnes en vie au Canada, et datait de 5 à 25 ans chez 60 % d’entre elles.
Ce rapport attire l’attention sur le nombre élevé de personnes faisant face ou ayant fait face au cancer qui connaissent une longue vie.
«Les investissements dans la recherche rapportent sous forme de meilleures méthodes de détection en temps opportun et de traitements plus efficaces et, par conséquent, nous voyons maintenant plus de personnes qui survivent au cancer et restent en vie plus longtemps lorsqu’elles ont ou ont eu la maladie, explique Jennifer Gillis, Ph. D., gestionnaire principale, Surveillance, à la SCC. Beaucoup de progrès ont été accomplis et nous avons de quoi célébrer collectivement, mais ces nouvelles données nous rappellent également que notre travail est loin d’être terminé.»
La prévalence augmente aussi parce que l’incidence, soit le nombre de cas diagnostiqués, augmente. En 2012, environ 193 000 personnes ont reçu un diagnostic de cancer au Canada et le nombre a grimpé à environ 206 000 en 2017.
Selon les estimations, un cancer sera diagnostiqué chez 233 900 personnes en 2022. Cette hausse de l’incidence est due en grande partie à la croissance et au vieillissement de la population du Canada, et fait ressortir l’importance de la prévention du cancer.
«La prévalence croissante, soit le nombre croissant de nouveaux cas et de survivants, entraîne des pressions à long terme sur notre système de soins de santé et démontre pourquoi nous devons unir nos efforts pour créer un système capable d’évoluer à mesure que les besoins des patients évoluent, du diagnostic jusqu’aux soins de survie ou de fin de vie», ajoute Jennifer Gillis, Ph. D.
Les répercussions du cancer sur le système de soins de santé
Étant donné que plus de personnes font face et survivent au cancer, un système de soins de santé déjà mis à rude épreuve sera encore plus sollicité. Selon un rapport de la SCC paru en septembre 2022, L’expérience du cancer pendant la pandémie de COVID-19, la pandémie a signifié des retards et des interruptions des soins pour bien des personnes, ce qui pourrait se traduire par des cancers diagnostiqués à un stade avancé dans un contexte où notre système de soins de santé peine à composer avec la demande supplémentaire.
Sans nouveaux investissements et politiques de soutien, notre système de soins de santé n’aura pas suffisamment de ressources pour répondre au nombre croissant de Canadiens qui seront atteints d’un cancer.
Puisqu’un nombre croissant de personnes vivent longtemps pendant ou après une expérience de cancer, le soutien nécessaire pour assurer une qualité de vie pendant les périodes d’après-traitement et de survie augmentera aussi.
La SCC milite afin que tous les ordres de gouvernement collaborent et contribuent à créer un système de soins de santé pérenne pour les 1,5 million de personnes qui en ont besoin maintenant.
La population canadienne a besoin que notre système de soins de santé fasse l’objet d’investissements immédiats qui garantissent l’accès équitable et rapide à des services de soins contre le cancer pour tous, peu importe leur lieu de résidence ou l’endroit où ils reçoivent des soins.
Nous avons lancé les Voix du changement, un réseau de bénévoles qui veulent agir, car nous savons qu’il y a un nombre grandissant de personnes touchées par le cancer qui veulent se joindre à nos efforts pour améliorer les soins contre le cancer.
Faire progresser la recherche qui sauve des vies
«La recherche est l’un de nos outils les plus précieux pour inverser la hausse de la prévalence de cancer dans ce pays, précise Jennifer Gillis, Ph. D. Grâce aux percées en recherche, nous n’avons jamais eu autant de moyens de prévenir les cancers, de les détecter plus tôt et de les traiter plus efficacement, et d’aider les gens à bien vivre pendant et après une expérience de cancer.»
Par exemple, grâce à la recherche, nous savons aujourd’hui que presque tous les cas de cancer du col de l’utérus sont dus à une infection par le VPH, que les variants des gènes BRCA1 et BRCA2 jouent un rôle important dans le risque de cancer du sein, de l’ovaire, de la prostate et du pancréas et que les biopsies liquides permettent aux personnes atteintes d’un cancer de la prostate d’obtenir un traitement plus efficace et de meilleurs résultats.
Comme plus de personnes font face et survivent à un cancer, il faut plus d’investissements dans la recherche pour aider à réduire le risque de cancer, améliorer les méthodes de détection en temps opportun, de diagnostic et de traitement, et assurer une excellente qualité de vie aux personnes touchées pendant et après une expérience de cancer.
C’est pourquoi la SCC continue d’investir dans des projets de recherche de calibre mondial menés un peu partout au pays. Depuis 10 ans, la SCC a investi 640 M$ dans la recherche sur le cancer et, avec le soutien des donateurs, entend augmenter régulièrement son financement annuel de la recherche dans les prochaines années.
En 2021-2022, la SCC a investi 44,33 M$ dans des projets de recherche sur le cancer qui aident plus de Canadiens à prévenir le cancer, à vivre avec le cancer, à y survivre et à profiter d’une vie meilleure après le cancer.