NOMINATION. Élu sous la bannière du parti de Marc Demers, mais siégeant aujourd’hui comme indépendant, Alain Lecompte a fait une virulente sortie, hier soir au conseil municipal, pour dénoncer la nomination de candidats de l’extérieur à des postes clés de la haute fonction publique lavalloise.
«Je pense que les gens commencent à en avoir ras-le-pompon», a-t-il lancé à l’annonce de l’embauche de Raymond Leblanc au poste d’assistant directeur au Service des finances et trésorier adjoint de la Ville de Laval.
Sans remettre en cause les compétences de M. Leblanc, Alain Lecompte a souhaité que l’on brise «le plafond de verre» qui, selon lui, rendrait inaccessibles aux employés municipaux les postes supérieurs dans les différents services à l’Hôtel de ville.
Une dizaine de nominations
Vérification faite, une dizaine de postes de direction et de direction adjointe a été confiée à des gens provenant de l’extérieur de Laval ces 14 derniers mois. La dernière nomination a fait sortir de ses gonds le conseiller indépendant, qui a demandé des explications.
Rappelons que peu de temps après les élections de novembre 2013, l’administration Demers et le nouveau directeur général de la Ville, Serge Lamontagne, s’étaient engagés dans une réorganisation en règle de l’appareil municipal. Essentiellement, l’objectif visait à redonner confiance aux employés comme aux citoyens au sortir de la crise politique qui avait secoué Laval.
Allégations réfutées
Le maire Demers a formellement démenti les allégations de son ancien conseiller municipal, affirmant que les candidatures à l’interne ont toujours été considérées.
Le directeur général a pour sa part ajouté qu’à compétences égales, la Ville privilégiait les employés à l’interne et a réitéré la volonté de l’administration municipale de leur permettre d’accéder à des emplois dans la structure hiérarchique de l’organisation.
Il en veut pour preuve un programme de mentorat mis en place pour les accompagner dans leur développement. «Mme Sainte-Marie en est un exemple probant», a glissé au passage Serge Lamontagne.
À l’emploi de la Ville depuis 1997, Chantal Sainte-Marie, qui assumait l’intérim à la direction du Service du greffe depuis le départ de Guy Collard, avait été confirmée en décembre au poste de greffière.
Quant aux postes comblés à l’externe, M. Lamontagne a précisé que pour la majorité des cas, aucun employé n’avait posé sa candidature. Peut-être est-ce en raison de critères d’embauche trop élevés, lui a alors suggéré Alain Lecompte.
Grogne
Sous le couvert de l’anonymat, un haut cadre de longue date à la Ville dit avoir constaté une certaine grogne chez le personnel de niveaux supérieurs.
Il en attribue d’ailleurs le départ de Sylvie Monette, qui a quitté l’organisation municipale ce printemps. On lui avait préféré, en décembre, Sylvain Gouin au poste de trésorier et directeur du Service des finances de la Ville.
Assistante-directrice et trésorière-adjointe, Sylvie Monette assurait l’intérim à la direction des Finances depuis le départ à la retraite de Suzanne Deshaies, au printemps 2014.
Au moment de son embauche, Sylvain Gouin occupait le poste de directeur de la planification stratégique à la Ville de Montréal.
Pour ce qui est du nouvel assistant directeur des Finances et trésorier adjoint, Raymond Leblanc, il a dirigé au cours des cinq dernières années le Service des finances des Villes de Côte-Saint-Luc et Saint-Jean-sur-Richelieu.
Comptable agréé de formation, M. Leblanc a également œuvré pendant plusieurs années auprès d’institutions bancaires, notamment à la vice-présidence du Mouvement Desjardins.